Les déséquilibres extérieurs

La France vend des produits aux pays étrangers (exportations) mais en achète aussi (importations). La France échange essentiellement des biens mais aussi des services dont la part s’accroît : services financiers, transport, tourisme… (ils représentent environ 20 % des exportations et 15 % des importations).

En ce qui concerne les biens, la France est principalement exportatrice de produits agricoles et alimentaires, dans l’industrie du luxe, l’automobile et l’aéronautique.
Elle importe massivement son énergie et ses matières premières, ainsi que de plus en plus de biens de consommation fabriqués en Asie, notamment en Chine (textile, jouets…).

Doc. 1. Cargo transportant de la marchandise

La France échange en priorité avec ses voisins européens (près de 60 % de ses échanges). Les produits échangés sont globalement similaires mais de caractéristiques différentes, c’est le commerce intra-branche (on échange des voitures citadines contre des grosses berlines allemandes). Le reste de nos partenaires se situe essentiellement en Asie et en Amérique du Nord.

On mesure la balance commerciale qui représente la différence entre les exportations et les importations de biens (X-M). Si les exportations sont supérieures aux importations on parle d’excédent commercial. Dans le cas contraire, il y aura déficit.

C’est cette balance commerciale qui est souvent citée dans les médias pour juger de la bonne santé du commerce extérieur français. Si on veut y ajouter les services (balance des invisibles) et des revenus divers, on parle de balance des transactions courantes.
On peut aussi calculer deux ratios significatifs du commerce international :

Le taux d’ouverture d’un pays =

Si ce taux est inférieur à 20 % l’ouverture est faible (États-Unis, Japon...) car ils ont un grand marché intérieur.
Si le taux est compris entre 25 et 35 % l’ouverture est moyenne (France, Allemagne, Italie…)
Si le taux est supérieur à 50 % l’ouverture est forte (Afrique, Asie, Amérique du Sud) car les pays les moins riches importent beaucoup de biens, l’Asie elle, exporte énormément.

Le taux de couverture exprime notre capacité à financer nos importations grâce aux recettes des exportations.
Taux de couverture = x 100

Si ce taux est proche de 100 %, c’est que le pays peut financer ses importations grâce aux recettes des exportations. Mais cela ne représente qu’une moyenne, sur certains produits le taux de couverture peut dépasser les 100 % (cas de l’agriculture en France) ou alors être bien inférieur (c’est le cas pour l’énergie que la France importe en grande partie).

Longtemps excédentaire dans les années 1990, la balance commerciale française s’est dégradée tout au long des années 2000. Le déficit qui était de 30 milliards en 2006 et passé à plus de 50 milliards d’euros fin 2010. Ce déficit est surtout sensible dans nos échanges avec les pays asiatiques, le reste étant assez équilibré notamment vis-à-vis de nos partenaires européens.

Ce déficit doit être relativisé par la bonne santé de nos exportations de services, la balance des invisibles étant elle globalement excédentaire (plus de 10 milliards d’euros en 2010).

Mais attention un déficit commercial n’est pas synonyme de mauvaise santé économique. Dans les années 1990, l’excédent commercial était dû au fait qu’il y avait une récession en France, donc les consommateurs achetaient peu (cela fait baisser les importations) et les entreprises françaises vendaient donc à l’étranger (cela fait augmenter les exportations). Les États-Unis qui ont une meilleure croissance que la France sont constamment en déficit commercial. Mais il faut porter attention aux dettes qui s’accumulent…

Les produits français manquent d’abord globalement de compétitivité. La compétitivité des entreprises peut se définir comme la capacité à affronter la concurrence pour conserver ou améliorer ses parts de marché. Elle peut s’appuyer sur plusieurs critères différents :

• Compétitivité-prix : l’entreprise cherche à avoir les coûts de production les plus faibles pour vendre à moindre coût. Mais cette compétitivité se dégrade du fait de la concurrence des pays à bas salaires et de la valeur élevée de l’euro.

• Compétitivité hors-prix : l’entreprise cherche à se démarquer grâce à des efforts sur la qualité, le service associé, l’image de marque… la France a du mal à s’imposer dans beaucoup de domaines, par exemple ses voitures sont réputées pour leur qualité mais il y a peu de nouveaux modèles et d’innovations en ce moment, la concurrence des berlines allemandes est forte… L’industrie du luxe par contre a une bonne image à l’étranger (c'est le cas de la haute couture française, document 2).

Doc. 2. La haute couture française

De plus la dégradation du commerce extérieur est due aussi au prix de plus en plus important de nos importations de matières premières dont le prix explose face à la rareté et à la demande qui augmente en Chine et en Inde.

Enfin, la France n’est pas totalement maîtresse de sa politique commerciale car elle est liée aux règlementations de l’union européenne ainsi qu’à la santé économique de nos partenaires européens. Le commerce français se faisant essentiellement à l’intérieur de l’union européenne, il a particulièrement souffert de la crise économique depuis 2008.

De plus, la Banque centrale européenne maintient un niveau de l’euro assez fort qui défavorise les exportations européennes. En effet, une valeur de l’euro forte vis-à-vis des autres monnaies rend nos produits relativement plus chers pour les étrangers (par contre cela limite le coût de nos importations).