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Le système colonial

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Objectif : La première vague de colonisation date du XVIsiècle mais c’est à partir du milieu du XIXsiècle que les États européens, enrichis par les révolutions industrielles, étendent leur rayonnement et se partagent le monde. Le système colonial repose sur une triple domination : politique, économique et culturelle. Cette hégémonie alimente le sentiment de supériorité des Européens qui dominent le monde entre 1850 et 1939.
Comment le système colonial exerce-t-il sa mainmise sur les pays colonisés ?
1. Un système politique : l’administration des colonies
Les territoires conquis sont dotés de statuts administratifs variés, selon leur peuplement, les conceptions politiques des métropoles ou les rapports entre indigènes et colons.
En dépit de leur variété, tous ces statuts assoient l’ordre colonial et la domination européenne.
a. Les statuts des territoires : entre administration directe et indirecte
• Les Européens organisent de deux façons leurs colonies
L’administration indirecte : Les Européens se contentent d’encadrer les pouvoirs locaux qu’ils laissent en place. C’est le cas des colonies hollandaises ou allemandes, de la plupart des colonies britanniques et des protectorats français (Tunisie, Maroc, Annam), où les souverains restent en place comme le sultan du Maroc. Une certaine autonomie interne est assurée.

L’administration directe : Les colonies sont administrées par la métropole, représentée sur place par des fonctionnaires européens très puissants et des gouverneurs dans les colonies françaises. Dans le cas de l’Algérie, l’administration du territoire est calquée sur celle des départements français.

• L’organisation des empires
L’organisation administrative se fait par regroupements de territoires, effectués souvent sans se préoccuper des populations indigènes : par exemple, les Touaregs du Sahara sont répartis entre le Tchad, la Mauritanie et l’Algérie.

La métropole (État européen possédant des colonies) crée parfois de vastes regroupements :

• l’empire des Indes,
• l'Union indochinoise qui comprend une colonie (Cochinchine), des protectorats (Laos, Cambodge, Annam, …),
• l'Afrique occidentale française (AOF) créée en 1904,
• l'Afrique équatoriale française (AEF) créée en 1910.

Cette administration directe ou indirecte (à l’exception des dominions) assujettit partout les populations colonisées.

Certains pays ne peuvent être placés sous tutelle, du fait de leur taille, de leur histoire ou de l’âpreté des rivalités qu’ils suscitent : c’est le cas de l’Empire ottoman, de la Chine ou de l’Amérique latine. Les Européens profitent alors d’une supériorité technique et financière pour obtenir une influence déterminante. Cet impérialisme conduit à la mainmise étrangère sur la Chine par exemple, partagée en véritables zones d’influence (Break up of China, 1894).

b. Le statut des populations : entre assimilation et association
Les Européens adoptent des politiques de différentes formes :

L’assimilation, politique officielle de la France, prétend assimiler les indigènes à la métropole, c'est-à-dire leur donner à terme le statut de citoyens. C’est une doctrine généreuse qui a été, en réalité, rarement mise en œuvre. Les indigènes restent soumis à un statut d'inférieurs.

L’association, politique la plus souvent adoptée par le Royaume-Uni, associe les autorités indigènes à la gestion du territoire. La métropole se contente d’une administration indirecte (Indirect Rule), tandis que le pouvoir est en partie confié aux élites locales. Assistées de conseillers britanniques, celles-ci sont formées le plus souvent dans la métropole, pour gérer la société, lever l’impôt et alléger le coût de l’administration. En apparence plus souple, cette politique repose toutefois sur le postulat que la civilisation britannique est inaccessible aux colonisés.

Si les différences demeurent entre une administration française plus centralisatrice et une administration britannique plus souple, les territoires sont tous soumis à la métropole, qui cherche surtout à exercer une domination économique.

2. Le système colonial : une forme de domination multiforme
La domination des Européens revêt diverses formes :
a. Une forme économique et financière : mise en valeur ou exploitation ?
• La mise en valeur des terres
La distribution des terres dans les colonies de peuplement se fait par attribution gratuite au profit de colons ou par la vente (et par voie de conséquence par la spoliation des indigènes). Cette occupation du sol, héritée de l’Homestead Act américain (loi votée en 1862 pour peupler l’ouest des États-Unis par allocation de 64 ha à toute personne qui la cultiverait pendant 5 ans) livre des territoires immenses à des grandes sociétés (Royal Dutch Shell, Canadian Pacific).

Le développement  économique s’appuie sur l’extension des plantations et des cultures commerciales : théiers en Asie, vins en Algérie, cacao et café en Afrique noire, etc. alimentent les exportations.

Les colonies sont aussi d’inépuisables réservoirs de matières premières. En 1937-1938, l’Indonésie hollandaise fournit 35 % de la production mondiale de caoutchouc. Dès 1911, la Gold Coast (Ghana actuel) est le premier producteur mondial de cacao.
L’industrie locale, développée tardivement, est fondée sur la transformation de ces richesses : huileries, raffineries, filatures de coton, …

Conséquence majeure : les besoins en main-d’œuvre engendrent des formes de travail forcé.

• Des économies dépendantes des métropoles : un échange inégal
Les métropoles détiennent le monopole du commerce colonial. Les échanges reposent sur des flux inégaux : les matières premières partent des colonies et les produits manufacturés des métropoles, sous forme de biens de consommation et biens d’équipements.

Ce système suppose des moyens de transports efficaces. Les Européens développent donc les infrastructures qui permettent les échanges (chemins de fer, ports). Leur construction mobilise l’essentiel des investissements. Le réseau ferré des Indes britanniques passe de moins de 800 km en 1870 à 51 500 km en 1910.
En conséquence, des déséquilibres spatiaux apparaissent : les régions littorales sont privilégiées au détriment de l’hinterland (arrière-pays), délaissé.

Un marché privilégié : en 1938, les exportations du Royaume-Uni vers son empire représentent 47 % de ses exportations. Même si ce pourcentage est plus faible pour la France (34 % des exportations en 1934), le débouché colonial est essentiel pour certaines branches comme les industries cotonnière, automobile, …

Pour protéger ce marché, une loi douanière, le tarif Méline, établit, en 1892, l’assimilation entre les colonies et la métropole. Les produits métropolitains sont admis sans droit de douane dans les colonies, qui doivent en revanche imposer des tarifs protecteurs aux marchandises étrangères.
La préférence coloniale, politique commerciale d’une métropole qui privilégie les échanges avec ses colonies, est également adoptée par les Britanniques vers 1920.

Ce contrôle autoritaire des marchés et des prix, imposé par les Européens, aboutit à la division internationale du travail et des échanges, qui entrave la modernisation des colonies et désorganise les économies indigènes. Celles-ci sont totalement dépendantes.

• Les empires, zone de repli en cas de crise ?

La Dépression qui affecte toutes les économies occidentales dans les années 1930 porte également un coup aux colonies. La demande en matières premières diminue et leur prix s’effondre : le prix du caoutchouc par exemple chute de 95 %.

Mais cette dépression provoque un rapprochement des métropoles avec le marché colonial, encouragé par des mesures douanières comme les tarifs prohibitifs (tarifs douaniers si élevés qu’ils interdisent pratiquement les importations). Ce repli sur les colonies favorise les investissements dans celles-ci, orientation confirmée durant la Seconde Guerre mondiale.

Alimenté par le capitalisme et les rivalités entre les nations, l’impérialisme économique est fondé sur l’exploitation des colonies et des territoires sous influence.

b. Une forme religieuse et culturelle : la mission civilisatrice
• Les principaux acteurs de cette mission
Les missionnaires sont à l’avant-garde de la colonisation : ils diffusent la religion chrétienne.
Les médecins favorisent le progrès de l’hygiène et de la médecine (campagnes de vaccination contre les maladies tropicales et les épidémies), ce qui contribue à la baisse du taux de mortalité et l’accroissement de la population.
Médecins et missionnaires jouent aussi un rôle social : rachat d’esclaves ; émancipation de la femmes par exemple.
Les enseignants ont également une mission : celle d’alphabétiser les populations. L’enseignement se fait dans la langue indigène dans les petites classes, puis dans la langue du colonisateur pour le secondaire et le supérieur.
Enfin, ingénieurs et techniciens contribuent à la modernisation des infrastructures.
• Le « devoir de civilisation »
L’Europe veut affirmer sa vocation civilisatrice par la religion, l’instruction et les progrès sanitaires. Elle se fait un devoir de promouvoir sa mission dans les colonies et de la populariser dans l’opinion. Convaincus de leur supériorité, nourris de préjugés racistes et d’illusions, les Européens imposent aux indigènes leurs langues et leurs modes de vie.

Les sociétés indigènes sont ainsi bouleversées par la « modernité » européenne qui raie la culture des peuples dominés en brisant les cadres traditionnels et en transformant les habitudes. Les missions religieuses ébranlent les croyances traditionnelles et le culte des ancêtres ; l’enseignement crée des classes « d’évolués » tiraillés entre l’influence occidentale et l’attachement à la tradition. On parle dès lors d’acculturation des indigènes.

c. Une forme démographique
Entre 1840 et 1914, près de 40 millions d’Européens quittent l’Europe pour s’établir dans les colonies de peuplement (Canada, Australie pour la Grande-Bretagne, Algérie pour la France) et colonies d’exploitation. Dans les sociétés coloniales qui se créent, les indigènes restent en position inférieure et l’assimilation évoquée reste théorique.
3. Un système paradoxal
Le système colonial mis en place par les Européens est paradoxal et ambigu :
• Les villes se développent sur le modèle européen, mais l’organisation spatiale reproduit une ségrégation sociale et surtout raciale.

• La société coloniale est hiérarchisée et cloisonnée, ce qui ne favorise pas la mixité. L’enseignement et les missions ouvrent d’autres formes de contacts, ressentis comme des facteurs de progrès et d’ascension sociale, ou au contraire, de domination culturelle. Toutefois, des échanges existent : la gastronomie par exemple emprunte aux goûts de l’outre-mer ; les arts décoratifs reproduisent les formes exotiques des arts premiers (ex. le peintre Van Dongen puise son inspiration dans l’exotisme colonial).

• Si la présence européenne peut être émancipatrice en apportant le progrès, elle est aussi destructrice, puisque l’œuvre civilisatrice passe par la soumission et parfois même la violence à l’égard des autochtones.

• L’inégalité sociale, politique, économique et culturelle demeure le socle du système colonial : les Européens, minoritaires, occupent le sommet de la hiérarchie tandis que les indigènes, souvent méprisés, sont considérés comme des sujets.

• En voulant civiliser les colonies, l’Europe a favorisé l’émergence de nouvelles élites formées en Europe à ses idées et qui vont les retourner contre les métropoles pour demander l’indépendance (cf. Ghandi, nombreux instituteurs devenus leaders de leur cause).

Ces ambiguïtés sont accentuées par la Première Guerre mondiale qui ébranle le prestige de l’Europe.

L'essentiel

Le système colonial n’a pas eu que des aspects négatifs pour les peuples colonisés mais il n’a pas su ou voulu assurer leur développement et leur émancipation. Il a donc provoqué des rejets inéluctables et parfois violents.

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