La vision marxiste des classes sociales, et les conflits de classes
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« L'histoire de toute société
jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de
luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et
plébéien, baron et serf, maître de jurande et
compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en
opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue,
tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre
qui finissait toujours soit par une transformation
révolutionnaire de la société tout
entière, soit par la destruction des deux classes en
lutte » Karl Marx, (Le Manifeste du Parti
communiste, 1847).
Les rapports de production et la propriété des moyens de production engendrent l’existence des classes sociales au sein des sociétés. Des individus occupant la même place dans la sphère de production matérielle et placés dans la même situation par rapport à la question de la propriété des moyens de production, feront partie de la même classe sociale. Ainsi l’appartenance en soi à une classe sociale conditionne la façon dont les individus participent à la création de la richesse ou pas, et comment ils bénéficient de la circulation de cette richesse.
Marx va distinguer les classes sociales en fonction de la part de richesse qu’elles reçoivent dans l’activité de production de richesses matérielles : le propriétaire foncier reçoit une rente, le capitaliste reçoit des profits et les prolétaires un salaire. Le développement du salariat comme rapport de production dominant dans le mode de production capitaliste est à l’origine du processus de prolétarisation des populations qui dépendent des propriétaires du capital pour percevoir un revenu. Marx considère d’ailleurs ce regroupement d’individus comme une masse plutôt que comme une classe.
Mais cette définition des classes sociales est incomplète, les classes sociales doivent avoir conscience d’elle même.
Pour que la notion de classe sociale soit complète, classe sociale pour soi, il est nécessaire qu’au sein de ce groupe social les individus développent un sentiment d’appartenance et une conscience commune qui les conduit à agir collectivement pour défendre leurs intérêts dans les rapports de production. Ainsi certains groupes sociaux peuvent être une classe sociale en soi mais ne pas former pour autant une véritable classe sociale, ne disposant pas d’une conscience de classe commune.
Marx donne l’exemple des paysans en France : s'ils partagent les mêmes conditions d’existence, n’en forment pas pour autant une classe sociale car ils sont dénués d’une conscience de classe commune. La conscience de classe va émerger dans le sentiment pour les individus d’avoir des conditions de vie communes, des valeurs et une identité sociale partagées, c'est-à-dire une culture propre, dans le cas des prolétaires une culture ouvrière. Mais cette conscience de classe se développe lorsque les individus comprennent que l’action collective leur permettra de développer leur rôle sur le plan historique.
Dans le cas du capitalisme, les prolétaires exploités par la bourgeoisie vont prendre progressivement conscience de leur situation d’exploités au sein de la sphère du travail et vont chercher à mettre en place les instruments leurs permettant de lutter contre les propriétaires du capital au-delà de la sphère du travail
Se développe progressivement pour les prolétaires le besoin de se réunir de façon solidaire pour défendre leurs intérêts au sein de la sphère de production matérielle, sur les questions de salaire et les conditions de travail par exemple. La nécessité d’une continuité dans la lutte fait apparaître le besoin d’organisation structurée pour les prolétaires. Le mouvement syndical devient une nécessité pour organiser, structurer, et permettre la lutte de classe sur le lieu de travail.
La lutte locale devient une lutte nationale dans laquelle les prolétaires s’organisent en syndicat de métiers, en fédération syndicale et en confédération regroupant les métiers ou les branches. Le développement du mouvement syndical va même s’étendre au niveau international. Les prolétaires disposent alors des outils nécessaires pour mener à bien les grèves, les manifestations, les actions qui leurs permettent de défendre leurs intérêts et de lutter contre l’exploitation de la bourgeoisie.
Le rôle central du parti politique communiste pour Marx est alors de préparer la révolution qui fera disparaître les superstructures du capitalisme en particulier l’État chargé de maintenir le rapport d’exploitation favorable à la bourgeoisie. Marx prône la dictature du prolétariat afin de construire une société sans classe dans laquelle l’exploitation de l’homme par l’homme aura disparu. Pour Marx, les classes sociales sont ainsi le moteur de l’histoire qui, dans leurs affrontements successifs, devraient permettre l’abolition des classes sociales.
Ce sont les conditions matérielles de production qui déterminent pour Marx le commencement des classes sociales. Ces conditions font émerger les classes sociales en soi. Mais ces classes sociales en soi ne suffisent pas à définir entièrement la notion de classe sociale. En effet, c’est la conscience de classe, classe pour soi, qui se développe dans la lutte dans la sphère du travail qui permettra aux prolétaires de devenir une classe à part entière. Les classes sociales sont le moteur de l’histoire car c’est de leurs luttes que va naître le changement social. L’étape ultime qui changera la société est pour Marx la révolution prolétarienne qui permettra l’abolition des rapports d’exploitation.
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