Objectif : Le cycle de développement de
certains végétaux dure longtemps. Pourtant le
cultivateur et l'horticulteur vendent leurs pommes de terre ou
leurs fleurs toute l'année. Ils pratiquent la reproduction
asexuée encore appelée multiplication
végétative.
En quoi consiste la multiplication
végétative ? Comment le peuplement d'un milieu
se réalise-t-il dans ce cas ?
1. Multiplication végétative grâce aux
organes spécialisés
Certaines plantes envahissent de nouveaux milieux sans
graines, ni spores. Elles se développent naturellement
en utilisant des organes particuliers qui favorisent la
multiplication végétative sur place. Voici quelques
organes impliqués dans ce mode de reproduction.
a. Les rhizomes
Ces tiges souterraines blanches développent de
nouveaux pieds : elles se ramifient en grandissant et
produisent de nouvelles feuilles en surface. Les parties
les plus anciennes meurent. La séparation des nouveaux
plants permet l'obtention de nouvelles plantes de la même
espèce. Les iris, les muguets, les asperges, les lamiers
et les chiendents s'éparpillent ainsi.
b. Les stolons
Ces longues tiges aériennes fines rampent et
donnent de nouveaux pieds à partir des bourgeons en
contact avec le sol. Ces jeunes pieds s'équipent en
racines propres et en feuilles vertes. Les stolons se
dessèchent et meurent. Les jeunes plants se
séparent ainsi du pied mère. Le fraisier utilise ce
mode de dispersion.
c. Les bulbes
Ces organes renflés et souterrains contiennent un
bourgeon et une tige courte portant des racines
et des feuilles ou écailles charnues riches en
réserves. La couche externe de feuilles sèches
protège le bulbe. Les oignons, les jacinthes, les
jonquilles, les tulipes, les échalotes, les narcisses et
les perce-neige adoptent ce mode de multiplication.
d. Le tubercule de pomme de terre
Il possède à sa surface en moyenne une dizaine
d'« yeux », en réalité
des bourgeons. Planté au printemps, chaque tubercule
germe, développe des racines et une tige qui
acquiert des feuilles puis des fleurs.
En automne, ce nouveau pied de pomme de terre donne de nouveaux
et nombreux tubercules dans le sol. Ses rejetons accumulent les
réserves nutritives grâce à la
photosynthèse chlorophyllienne réalisée au
niveau des feuilles. Le pied de pomme de terre voit sa tige et
ses feuilles se faner. Le cultivateur récolte alors de
nombreux tubercules dans le sol.
D'autres végétaux se multiplient par ce
système de tubercules servant de racines : carotte,
dahlia, ficaire.
e. Les bourgeons des lentilles d'eau
Végétaux de petite taille (5 à
6 mm), les lentilles d'eau se multiplient à la
surface d'un étang. Elles développent trois
feuilles, de fines racines et des bourgeons entre les
feuilles. Sans cesse, chaque bourgeon donne une lentille
d'eau qui grossit et se sépare. Une nouvelle plante est
obtenue.
2. Multiplication végétative grâce aux
organes non spécialisés
Certains organes impliqués ne sont pas destinés
essentiellement à la reproduction de la plante. Il s'agit
des feuilles, des tiges ou des racines qui utilisent des
techniques particulières dans certaines situations pour
donner de nouveaux individus de plantes.
a. Le marcottage
Cette technique est pratiquée par les arbrisseaux et les
arbres. Une tige aérienne reliée à la
plante mère émet des racines. Une nouvelle
plante naît. Dès que les racines émises
permettent de subvenir aux besoins de la nouvelle plante, elle se
sépare de la plante mère. Les jasmins, les
groseilliers, les rosiers, les aristoloches, les glycines, les
ribes, les viburnums, les saules, les ficus et les dracænas
pratiquent cette technique pour se multiplier.
b. Le bouturage
Il arrive qu'une bouture, fragment de racine, de tige ou
de feuille, portant des bourgeons se retrouve dans le sol. Si les
conditions sont favorables, cette bouture formes ses propres
racines puis se développe exactement comme la plante
mère. Cette technique permet la multiplication et la
dispersion des rosiers, des géraniums, des saintpaulias,
des bégonias et des deutzias.
L'essentiel
La multiplication végétative, encore
appelée reproduction asexuée, permet aux
plantes de coloniser efficacement et rapidement un milieu
favorable à partir d'organes
spécialisés ou d'organes quelconques des plantes.
Elle donne plusieurs descendants identiques à partir
d'un même et seul individu.
Elle favorise la colonisation d'un milieu
généralement proche de la plante initiale.
Cependant, la trop forte propagation de certaines
variétés au détriment d'autres peut nuire
à la biodiversité. L'homme tire profit de cette
multiplication en floriculture, horticulture et en agriculture
pour obtenir de nombreux végétaux. Il pratique la
culture in vitro, par micro bouturage. Cette
technique consiste à prélever un fragment
végétal minuscule et à le mettre en
culture dans un milieu favorable.