Régulation sociale et conflits
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Les nombreux conflits présents dans notre
société sont-ils tous de même nature ?
Comment ont-ils évolué ces dernières
années ?
1. Conflit et mouvement social
a. Définir
Les conflits représentent des
affrontements entre des individus ou des groupes
sociaux qui ont des intérêts
divergents. Ces conflits peuvent avoir pour objet
l’acquisition d’avantages sociaux
(la défense des 35 heures) ou
économiques (l’augmentation des
salaires), la défense
d’intérêts privés (lutter
contre la construction d’un aéroport à
proximité de son logement) ou publics
(défense de l’école et de ses missions de
service public) ou encore l’accès à des
positions de pouvoir (lutte des syndicats contre
l’État ou les entreprises).
Les conflits deviennent des mouvements sociaux lorsque le but affiché est de faire évoluer la société (lutte pour la reconnaissance des droits des homosexuels) ou de défendre des acquis (conflits pour ne pas avoir à cotiser 41 ans pour la retraite) et que cela mobilise ou concerne une partie de la population.
b. L’évolution des conflits
La plupart des conflits jusqu’aux années
1960 étaient surtout liés au travail.
Aujourd’hui encore, ces conflits restent importants mais
ils ont perdu de leur force. Le nombre de conflits
généralisés est très faible, et la
puissance des syndicats a beaucoup baissé
(il n’y a que 8 % des salariés
français qui sont syndiqués). Les conflits ont
aussi changé de nature :
d’offensifs (augmentation des salaires,
améliorations des conditions de travail…)
ils sont devenus beaucoup plus défensifs
(lutte contre les fermetures d’usine, contre
l’augmentation du temps de travail ou de cotisation pour la
retraite…).
Cela s’explique en grande partie par l’augmentation du chômage et de la précarité : les salariés ont peur de perdre leur emploi et donc revendiquent beaucoup moins. Même dans le cas de fermetures d’usines, les revendications portent plus souvent sur le montant des primes de licenciement que sur la défense des emplois. Dans le secteur public, plus protégé, les revendications restent assez offensives. Cela prouve bien que le chômage et la précarité ont rendu les conflits plus difficiles.
L’explication peut aussi résider dans un sentiment plus individualiste. Certains individus se mobilisent moins car le sentiment de solidarité entre salariés est moindre aujourd’hui, notamment dans la classe ouvrière qui était la cheville des conflits du travail. Cette classe ouvrière est aujourd’hui plus divisée et moins nombreuse que celle des employés qui se mobilisent peu car ils sont éparpillés dans de petites entreprises où les syndicats sont peu présents.
Cela s’explique en grande partie par l’augmentation du chômage et de la précarité : les salariés ont peur de perdre leur emploi et donc revendiquent beaucoup moins. Même dans le cas de fermetures d’usines, les revendications portent plus souvent sur le montant des primes de licenciement que sur la défense des emplois. Dans le secteur public, plus protégé, les revendications restent assez offensives. Cela prouve bien que le chômage et la précarité ont rendu les conflits plus difficiles.
L’explication peut aussi résider dans un sentiment plus individualiste. Certains individus se mobilisent moins car le sentiment de solidarité entre salariés est moindre aujourd’hui, notamment dans la classe ouvrière qui était la cheville des conflits du travail. Cette classe ouvrière est aujourd’hui plus divisée et moins nombreuse que celle des employés qui se mobilisent peu car ils sont éparpillés dans de petites entreprises où les syndicats sont peu présents.
2. Les nouveaux mouvements sociaux (NMS)
a. De quoi parle-t-on ?
Les nouveaux mouvements sociaux (NMS) sont nés dans les
années 1970. Ce sont des mouvements
post-matérialistes, c'est-à-dire
qu’ils ne sont pas focalisés sur les conditions
économiques. Ces mouvements ont des enjeux très
différents comme par exemple
l’écologie, la
défense des minorités (lutte
contre l’expulsion des sans-papiers), la lutte
contre les inégalités (hommes-femmes) ou
les discriminations (envers les immigrés,
les homosexuels…).
Ces NMS sont impulsés par de nouveaux acteurs notamment les associations. Dans les années 1970, on voit naître les associations écologistes, Greenpeace, les Verts… Dans les années 1980, ce sont les associations comme SOS Racisme, dans les années 1990 ce sont les militants homosexuels (Act Up) ou ceux qui luttent contre la pauvreté (Droit au logement) qui ont été particulièrement actives.
Ces organisations utilisent des moyens très divers pour se faire entendre : de la manifestation classique aux dégradations volontaires (faucheurs d’OGM) ou de manifestations festives (Gay Pride) à la menace (Act Up menace de dénoncer les parlementaires qui cachent leur homosexualité tout en se battant officiellement contre les droits des homosexuels comme ce fut le cas lors du vote du PACS en 1999).
b. Portée et limites de ces mouvements
Certains de ces mouvements ont fait beaucoup progresser la
société. On peut prendre le cas de la lutte des
femmes pour leur émancipation dès
la fin des années 1960. Cela a
débouché sur des lois sur
l’autorité parentale conjointe ou le
droit à la contraception et
l’avortement dans les années 70. Le
modèle social de la femme a beaucoup changé et les
mentalités ont évolué. Même s’il
reste des inégalités, on est passé du
modèle de la femme au foyer à celui de la femme
active en une trentaine d’années.
Ces conflits ont aussi influencé les conflits du travail, certains se déclenchant sans les syndicats (coordination d’infirmières) avec de nouvelles méthodes inspirées des NMS : appel au boycott, menaces de brûler l’usine, piratage des sites Internet des sociétés concernées par les plans sociaux…
Mais certains de ces conflits restent trop limités ou ont perdu de leur force : les conflits qui concernent des intérêts trop limités (ne pas voir passer le TGV sur son terrain), ceux qui sont impopulaires (défense du droit à porter le voile islamique à l’école) ou « passés de mode » (les combats de SOS Racisme) ne permettent pas de faire évoluer la société. De plus, ces conflits sont largement présents dans les périodes de croissance économique ; en effet, en période de récession, ce sont les préoccupations matérialistes qui reprennent le dessus.
L’essentiel
Les conflits, lorsqu’ils sont généralisés ou concernent de nombreuses personnes, peuvent faire évoluer la société. La plupart des conflits étaient d’ordre économique, liés au travail, mais, depuis les années 1970, on voit apparaître des conflits post-matérialistes, les nouveaux mouvements sociaux (NMS). Ceux-ci n’ont pas pour autant pris la place des conflits du travail, et les préoccupations matérialistes, même si elles ont changé, restent essentielles en période de récession.
Les conflits, lorsqu’ils sont généralisés ou concernent de nombreuses personnes, peuvent faire évoluer la société. La plupart des conflits étaient d’ordre économique, liés au travail, mais, depuis les années 1970, on voit apparaître des conflits post-matérialistes, les nouveaux mouvements sociaux (NMS). Ceux-ci n’ont pas pour autant pris la place des conflits du travail, et les préoccupations matérialistes, même si elles ont changé, restent essentielles en période de récession.
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