1. Au front, la guerre vécue
a. Mobilisation et combats
Lors de la déclaration de guerre, les soldats sont
résolus à défendre leur pays. Les
Etats-majors sous-estiment l'importance de
l'artillerie : peu de casques face aux pluies d'obus.
Dans les tranchées, de nouvelles armes apparaissent :
grenades, mitrailleuses, gaz, instruments d'une terrible
boucherie.
b. L'enfer des tranchées
Dans les réseaux de tranchées, les poilus vivent
côte à côte, dans la promiscuité, la
peur, la boue, le froid, au milieu des cadavres et des rats.
L'alimentation est rudimentaire. Les pertes et les
mutilés (« les gueules
cassées ») sont énormes.
c. Fraternité et soumission
Pendant le conflit se côtoient des hommes de milieux
différents, des métropolitains et des
colonisés... La fraternité entraîne
en 1917, avec la lassitude des combats, des mutineries, vite
réprimées. Les permissions sont rares.
L'essentiel
Pour les 66 millions de mobilisés, il faut
combattre et survivre. Les conditions de vie dans les
tranchées sont éprouvantes et les morts nombreux.
2. A l'arrière, la guerre subie
a. Fournir le front
A l'arrière, toute la population est mobilisée par
l'effort de guerre : c'est la guerre totale. Les civils
doivent ravitailler les soldats (armes, nourriture) et
donner pour la Patrie lors des emprunts nationaux.
Les femmes remplacent les hommes partis au front dans les champs
et les usines d'armement, où on les surnomme les
« munitionnettes ».
b. De nombreuses souffrances
Certaines populations subissent pénurie, occupation et
atrocités. L'absence des maris et pères est longue.
Les femmes en deuil se couvrent de noir. Mais la vie continue...
c. Des esprits contrôlés
Les Etats cherchent à développer le
patriotisme, en utilisant parfois la haine de l'ennemi. Leur
propagande a souvent pour cible les enfants et utilise leur image
pour sensibiliser l'opinion. Face à la montée du
pacifisme et aux grèves (1917), les Etats utilisent la
répression.
L'essentiel
A l'arrière, la vie continue malgré les
souffrances. Les civils, notamment les femmes, participent
à l'effort de guerre en travaillant dans les usines
d'armement. Les denrées essentielles sont
rationnées pour ravitailler le front.
3. La guerre imaginée
a. La représentation de l'ennemi
Les belligérants font en 1914 peu de cas de
l'ennemi : ils pensent que la guerre sera courte
(quelques semaines). Alors que le conflit s'éternise,
l'image de l'ennemi se dégrade : en France,
l'Allemand est présenté comme un barbare. Chacun
prétend défendre la civilisation.
b. Planqués et profiteurs
Les soldats reprochent aux hommes restés à
l'arrière d'être des
« planqués ». Les industriels de
l'armement (Renault, Boussac) sont accusés de profiter de
la guerre sans en partager les risques.
c. « Les balles ne tuent pas »...
La propagande ne donne pas à l'arrière une
idée juste de la guerre : elle la présente
comme peu meurtrière, elle enjolive les conditions de
combat des poilus, qui ressentent parfois une
incompréhension de la part de leurs familles. Leurs
lettres sont censurées par le contrôle postal, afin
que le moral de l'arrière ne soit pas entamé.
L'essentiel
Entre le front et l'arrière, il y a parfois une
incompréhension mutuelle. Une propagande active cherche
à soutenir le moral de l'arrière. Les Etats
censurent la presse et le courrier.