La concurrence entre les métropoles européennes
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Objectif : Les métropoles
européennes et les régions métropolitaines
qu’elles animent sont en concurrence ? Pourquoi ? Deux
facteurs jouent ici un rôle essentiel : tout d’abord
la libéralisation des marchés de capitaux. Ceux-ci
se déplacent dans l’espace monde à la vitesse
des connexions télématiques et vont se fixer
où la meilleure rentabilité est assurée. En
second lieu les interventions de la puissance publique se sont
décentralisées, depuis longtemps en Espagne ou en
Allemagne, plus récemment en France. Les grandes
métropoles sont ainsi devenues en partie maîtresses
de leur destin et cherchent à s’assurer un
développement optimal et durable.
1. Les enjeux de la concurrence entre métropoles
a. Former des ensembles économiques et politiques
cohérents
Une région métropolitaine a intérêt
à internaliser un maximum de services et
d’activités afin, d’une part, de
dépendre le moins possible de ses concurrentes les plus
proches et d’autre part de renforcer une position
de domination en termes d’attractivité. La
possession d’un aéroport international, d’une
gare TGV, d’une université prestigieuse, de grandes
écoles ou d’une bourse financière, sont ainsi
des atouts dont toute grande métropole se doit
d’être dotée.
Cela ne peut se faire que dans un contexte politique et administratif cohérent. Le découpage actuel de la plupart des pays européens répond en partie à cette exigence encore que certains aménageurs considèrent que chacune des régions françaises de programme constitue une entité trop petite.
Cela ne peut se faire que dans un contexte politique et administratif cohérent. Le découpage actuel de la plupart des pays européens répond en partie à cette exigence encore que certains aménageurs considèrent que chacune des régions françaises de programme constitue une entité trop petite.
b. La base territoriale
Il apparaît que c’est sur la base du
territoire au sens géographique que
s’exerce cette concurrence entre métropoles et non
sur une base fonctionnelle qui ne tiendrait pas compte de
l’étendue spatiale de la zone
d’influence, mais uniquement de la
spécialisation de chacune des métropoles.
C’est tout au moins comme cela que la mise en concurrence se fait actuellement, mais il n’est pas interdit de penser que dans l’avenir, une concentration des services et des activités pourrait remettre à l’ordre du jour la théorie des avantages comparatifs avec tous les dangers qui l’accompagnent.
C’est tout au moins comme cela que la mise en concurrence se fait actuellement, mais il n’est pas interdit de penser que dans l’avenir, une concentration des services et des activités pourrait remettre à l’ordre du jour la théorie des avantages comparatifs avec tous les dangers qui l’accompagnent.
c. L’entité métropolitaine est
l’interlocuteur privilégié des entreprises
Il s’agit non seulement d’attirer des investissements
venus de l’extérieur (région, continent ou
monde) mais aussi de fixer sur place les investissements
déjà présents. Etre dans une position
dominante, par son environnement en terme de transports, de
communications ou de fiscalité, pour attirer les
investissements directs étrangers (IDE) devient
une exigence absolue pour toute métropole. Nous verrons
dans la troisième partie les stratégies mises en
œuvre.
2. Les modalités de la concurrence entre métropoles
a. Le rôle central des entreprises
En matière de concurrence des aires
métropolitaines, il est désormais courant de
considérer que la compétitivité des
territoires est étroitement liée avec la
compétitivité des entreprises qui s’y
trouvent. Il faut donc bien comprendre comment se fondent les
choix des entreprises s’agissant d’installer ou de
développer leurs activités.
Deux logiques s’offrent : une concurrence par les coûts (on cherche une localisation où les coûts de production seront les plus bas possibles) ou une concurrence par la différentiation (on cherche un territoire qui se distingue par son originalité, sa spécificité, facteurs d’innovation continue). Dans les deux cas, la qualité des réseaux de transports, de télécommunications, l’existence d’un grand marché proche, la possibilité de synergies sont des atouts exigés.
Deux logiques s’offrent : une concurrence par les coûts (on cherche une localisation où les coûts de production seront les plus bas possibles) ou une concurrence par la différentiation (on cherche un territoire qui se distingue par son originalité, sa spécificité, facteurs d’innovation continue). Dans les deux cas, la qualité des réseaux de transports, de télécommunications, l’existence d’un grand marché proche, la possibilité de synergies sont des atouts exigés.
b. Les métropoles recomposent le territoire
européen
Toutes les grandes aires métropolitaines de la
mégalopole européenne, mais aussi celles qui sont
extérieures, comme la Catalogne avec Barcelone, profitent
de cette concurrence au détriment des régions moins
densément urbanisées. Certaines
bénéficient toutefois d’avantages
spécifiques. Paris et Londres tirent avantages de leur
situation de métropoles mondiales ; d’autres
métropoles s’appuient sur des contextes
particulièrement favorables. Bruxelles profite de
l’implantation de la Commission européenne,
Francfort de la Banque Centrale Européenne et
Genève (qui joue le rôle de métropole
européenne bien que la Suisse soit extérieure
à l’Union européenne) de ses nombreuses
implantations d’organisations internationales.
Ainsi cette recomposition du territoire européen s’accompagne d’un double déséquilibre. D’une part, l’écart entre métropoles, en l’absence d’intervention de la puissance publique, a tendance à s’accentuer, Marseille a du mal à s’affirmer comme métropole européenne du sud malgré les efforts déployés en termes de transports. D’autre part, l’écart se creuse entre régions métropolisées et régions périphériques.
Ainsi cette recomposition du territoire européen s’accompagne d’un double déséquilibre. D’une part, l’écart entre métropoles, en l’absence d’intervention de la puissance publique, a tendance à s’accentuer, Marseille a du mal à s’affirmer comme métropole européenne du sud malgré les efforts déployés en termes de transports. D’autre part, l’écart se creuse entre régions métropolisées et régions périphériques.
c. Le rôle de la puissance publique
Le développement au cœur d’une aire
métropolitaine de services publics de haut niveau, ou
l’implantation d’une grande administration, semble
soulever de nombreux problèmes tant il y a
inadéquation entre l’aire d’influence de la
métropole et les différents découpages
administratifs. Le cas de Lyon est intéressant de ce point
de vue. Créée en 1988 la Région Urbaine
Lyonnaise (RUL) a pour vocation de gouverner l’aire
métropolitaine lyonnaise, d’étendre son
influence au-delà de la communauté urbaine et de
ses 55 communes et d’harmoniser les ambitions
métropolitaines avec les multiples pouvoirs politiques
locaux.
3. Les stratégies
a. Elargir l’offre de transports
L’accessibilité est au cœur
du discours sur la concurrence entre métropoles
européennes Celles qui sont positionnées sur des
nœuds de communication internationaux
bénéficient d’un avantage essentiel :
présence d’un aéroport international,
d’un hub de niveau continental ; d’un carrefour
autoroutier, d’un grand port, d’une plateforme
multimodale, d’une gare pour les trains à grande
vitesse. La qualité, la puissance, le débit des
liaisons téléphoniques et
télématiques jouent aussi un rôle premier.
Cet élargissement de l’offre de transports rapides a
pour corollaire d’étendre la taille du
marché.
b. Attirer les investissements
Les pays de l’Union européenne ont su capter
une part très importante des IDE (Investissements
directs à l‘étranger). Bruxelles et Anvers,
ont su drainer des flots d’investissements
considérables. Cela est dû, pour une part à
la situation privilégiée de la Belgique au
cœur de l’espace européen, à son
excellente accessibilité, mais encore plus aux
conditions fiscales particulièrement
avantageuses qui sont accordées là aux
multinationales qui y installent leur siège (La Belgique
est la 2e place mondiale pour les investissements
étrangers par habitant).
c. Vers une spécialisation ?
Cette concurrence entre métropoles
européennes comporte aussi des risques. En effet,
elles ne sont pas dans un système de concurrence parfaite
telle que l’entendent les économistes et toutes
adoptent, on vient de le voir, des stratégies qui se
veulent offensives. Face à deux métropoles offrant
des avantages similaires le jeu d’une entreprise consistera
à obtenir un maximum d’avantages en terme de
fiscalité au détriment même, peut-être
de l’équilibre financier de la métropole.
Dans ces conditions, les aires métropolitaines peuvent avoir tendance à différencier leur offre en avançant des avantages différents et spécifiques. On sait par exemple que les firmes multinationales opérant dans la production ou la grande distribution s’établiront plus volontiers auprès d’un aéroport international ; la présence d’une université prestigieuse ou de grandes écoles attire facilement les laboratoires de recherche et les organismes de conception. En contrepartie, cette approche par avantages comparatifs rend les métropoles extrêmement fragiles face à l’évolution future des marchés et des priorités économiques.
Dans ces conditions, les aires métropolitaines peuvent avoir tendance à différencier leur offre en avançant des avantages différents et spécifiques. On sait par exemple que les firmes multinationales opérant dans la production ou la grande distribution s’établiront plus volontiers auprès d’un aéroport international ; la présence d’une université prestigieuse ou de grandes écoles attire facilement les laboratoires de recherche et les organismes de conception. En contrepartie, cette approche par avantages comparatifs rend les métropoles extrêmement fragiles face à l’évolution future des marchés et des priorités économiques.
L’essentiel
La concurrence que se livrent actuellement les métropoles européennes en terme de développement et d’extension des aires d’influence, se heurte à des exigences contradictoires. D’une part, cet affrontement génère sur le territoire européen des déséquilibres au détriment des régions non métropolitaines. D’autre part, la volonté de s’équiper, voire de se suréquiper, cette course à l’accessibilité et à l’attractivité coûte cher et risque de mettre les métropoles dans des situations d’équilibre financier délicates, les entreprises jouant à fond cette concurrence pour en tirer un maximum d’avantages fiscaux. A l’opposé, une trop grande spécialisation des métropoles les rend fragiles à toute évolution de la conjoncture économique à laquelle elles ne sauraient répondre.
La concurrence que se livrent actuellement les métropoles européennes en terme de développement et d’extension des aires d’influence, se heurte à des exigences contradictoires. D’une part, cet affrontement génère sur le territoire européen des déséquilibres au détriment des régions non métropolitaines. D’autre part, la volonté de s’équiper, voire de se suréquiper, cette course à l’accessibilité et à l’attractivité coûte cher et risque de mettre les métropoles dans des situations d’équilibre financier délicates, les entreprises jouant à fond cette concurrence pour en tirer un maximum d’avantages fiscaux. A l’opposé, une trop grande spécialisation des métropoles les rend fragiles à toute évolution de la conjoncture économique à laquelle elles ne sauraient répondre.
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