Maupassant, Une vie (115 mots) |
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Elle demeura saisie d’étonnement ; c’était un fouillis d’objets de toute nature, les uns brisés, les autres salis seulement, les autres montés-là on ne sait pourquoi, parce qu’ils ne plaisaient plus, parce qu’ils avaient été remplacés. Elle apercevait mille bibelots connus jadis et disparus tout à coup sans qu’elle y eût songé, des riens qu’elle avait maniés, ces vieux petits objets insignifiants qui avaient traîné quinze ans à côté d’elle, qu’elle avait vus chaque jour sans les remarquer, et qui, tout à coup retrouvés là, dans ce grenier, à côté d’autres plus anciens dont elle se rappelait parfaitement les places aux premiers temps de son arrivée, prenaient une importance soudaine de témoins oubliés, d’amis