Les déterminants de la rentabilité
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La décision d'investir repose toujours sur une sorte de pari : en effet, l'entreprise va décider d'augmenter le stock de son capital, c'est en général une grosse dépense, alors qu'elle ne sait pas avec certitude de quoi demain sera fait. L'entreprise fait donc toujours un pari sur l'avenir : elle parie qu'elle arrivera à rentabiliser son investissement, c'est-à-dire à augmenter ses profits (augmenter ses profits, ce n'est pas forcément augmenter sa production ...). Mais comme l'entreprise a horreur de faire des paris risqués, elle essaie au maximum de limiter l'incertitude. Pour cela, elle va essayer de faire des prévisions sur tout ce qui pourrait avoir des conséquences sur la rentabilité de l'investissement.
Le gestionnaire de l'entreprise est jugé sur la rentabilité de la totalité des capitaux engagés, fonds propres et dettes ; c'est la rentabilité économique (RE). Le propriétaire, lui, ne retiendra que la rentabilité des capitaux qu'il a engagés ou accumulés, les fonds propres ; c'est la rentabilité financière (RF) qui met en évidence le rapport entre le profit destiné aux actionnaires (dividendes) et la valeur des capitaux propres qu'il a apportés dans l'entreprise.
La rentabilité économique rapporte donc l'excédent brut d'exploitation (EBE) à l'ensemble des capitaux engagés (K) quelle que soit leur origine :
avec K = KP + D
L'effet de levier est l'augmentation de la rentabilité financière provoquée par l'endettement de l'entreprise (financement par emprunt des investissements). Le levier représente le poids des dettes par rapport aux capitaux propres qui permettra d'augmenter la rentabilité financière si le taux d'intérêt est inférieur à la rentabilité économique. Tant que cette dernière condition est réunie, l'entreprise aura intérêt à s'endetter pour investir car cela lui « rapportera » plus que cela ne lui coûte.
Si les prévisions laissent entrevoir une hausse durable de la demande du produit fabriqué dans l'entreprise, l'entreprise va probablement chercher à répondre à cette demande supplémentaire. Pour cela, elle devra accroître sa capacité de production en acquérant des moyens de production supplémentaires, si ses capacités de production sont à peu près entièrement utilisées. Si l'entreprise a des machines inutilisées, elle n'aura évidemment pas besoin d'investir pour répondre à la demande supplémentaire.
On peut faire le même raisonnement si les prévisions envisagent une transformation de la demande : par exemple, si l'on pense que la demande va se porter de plus en plus sur des appareils combinés télévision/magnétoscope, il va falloir modifier les outils de production et donc investir pour pouvoir satisfaire cette nouvelle demande, alors que la demande de téléviseurs « classiques » va peut-être stagner.
Les effets d'une augmentation de la demande sur les investissements ont été mesurés par les économistes : c'est le mécanisme de l'accélérateur, qui montre que l'augmentation de la demande entraîne une hausse plus que proportionnelle des investissements.
On voit donc que le partage de la valeur ajoutée (entre profits et salaires) risque d'influer sur l'investissement : si la part des profits dans la valeur ajoutée s'accroît, on peut penser que cela sera favorable aux investissements qui pourront être financés plus facilement comme nous allons le voir.
Cependant, il ne faut pas oublier que les salaires vont permettre la consommation. Si la part de la valeur ajoutée consacrée aux salaires diminue, on peut penser qu'il y aura des effets négatifs sur la demande. Or la demande est aussi un déterminant de l'investissement. On le voit, un partage de la valeur ajoutée préservant à la fois la demande et les profits est difficile à trouver.
Quand le taux d'intérêt est élevé, c'est-à-dire que le prix à payer pour emprunter est élevé, cela renchérit le coût de l'investissement et diminue donc les profits éventuels. Un taux d'intérêt élevé a donc tendance à décourager les investissements.
Cependant le taux d'intérêt joue un autre rôle : il va guider le choix des entreprises dans l'utilisation de leurs capitaux. Les entreprises vont comparer les revenus qu'elles vont tirer de leurs investissements éventuels aux revenus qu'elles obtiendraient en prêtant leurs fonds, c'est-à-dire en les plaçant, au lieu de les investir. On définit donc la profitabilité de la manière suivante :
De l'investissement va dépendre la capacité de l'entreprise à réaliser des profits et à faire face à la concurrence pour gagner, ou au moins ne pas perdre, de parts de marché. L'avenir de l'entreprise dépend donc du « bon choix » de ses investissements, tant du point de vue du volume (leur montant) que de leur nature (investissement matériel, immatériel, de productivité...).
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