Qu'est-ce que la socialisation ?
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Il faut distinguer les notions de
sociabilité et de
socialisation.
Ainsi, la notion de sociabilité est
à saisir en tant que relations directes et formes de
communication entre individus dans un cadre social donné.
La famille, l’école, la rue sont des lieux de
sociabilité.
La notion de socialisation renvoie, quant
à elle, à l’ensemble des mécanismes
par lesquels les individus font l’apprentissage des
rapports sociaux entre les hommes et assimilent les normes, les
valeurs et les croyances d’une société ou
d’une collectivité. On distingue la socialisation
primaire (ou socialisation de l’enfant) et les
socialisations secondaires, processus d’apprentissage et
d’adaptation des individus tout au long de leur vie.
1. la phase d’acquisition des normes et des valeurs d’un groupe et/ou d’une société donnée ;
2. cette acquisition est intégrée (phase d’intégration) dans la personnalité de chaque individu à tel point qu’il pense que sa conformité aux normes et valeurs provient de sa propre conscience (phénomène ressenti comme naturel) ;
3. la phase d’adaptation : l’individu est en mesure de s’adapter à son environnement social et, par-là même, d’augmenter la solidarité envers les autres membres du groupe.
Selon le psychologue suisse J. Piaget, l’enfant suit un processus de socialisation qui va être fonction de sa maturité intellectuelle :
1. durant la petite enfance (avant deux ans), les jeux sont caractérisés par l’absence de règles et de coopération entre les individus ;
2. vient ensuite un stade correspondant au processus d’intériorisation de ces règles sans que l’enfant parvienne à intégrer celles-ci à son comportement (2-5 ans) ;
3. la nécessité d’un contrôle mutuel s’impose ; celle ci est relative à la compétition naissante entre les individus au sein du jeu (stade où les règles sont encore implicites : 5-12 ans) ;
4. c’est après 12 ans que la codification sociale devient explicite, les enfants prenant conscience de la nécessité de règles formelles dans leurs interactions.
Dans cette approche, Piaget montre que la socialisation est fonction du développement psychologique et intellectuel de l’enfant.
On pourra donc retenir la définition suivante : la socialisation désigne le processus par lequel les individus apprennent les modes d’agir et de penser de leur environnement, les intériorisent en les intégrant à leur personnalité et deviennent membres de groupes où ils acquièrent un statut spécifique.
Selon P. Bourdieu, la socialisation consiste en l’intériorisation de l’extériorité et l’extériorisation de l’intériorité.
Son argument permet de sortir d’une conception strictement holiste de la définition avec l’idée selon laquelle l’individu peut agir pour transformer son environnement.
On distingue traditionnellement la socialisation primaire et la socialisation secondaire.
• La socialisation primaire : elle correspond à la période de l’enfance. Au cours de cette phase, quatre instances de socialisation (famille, école, groupes de pairs et les médias) vont contribuer à structurer la personnalité sociale du futur adulte
• La socialisation secondaire : elle intervient à la fin de l’enfance et permet aux individus, dont la personnalité est déjà en grande partie constituée, de s’intégrer à des groupes particuliers : entreprises, associations, partis politiques, syndicats...
Ces deux stades dans la socialisation se renforcent mais peuvent éventuellement être en décalage : ainsi à certains moments de son existence, l’individu sera socialisé de manière plus intensive que d’autres. Ces acquisitions nouvelles se surajoutent aux acquisitions premières et permettent à l’individu de relativiser les normes et les valeurs relevant de la socialisation primaire.
On parle de conflits de socialisation lorsque l’individu socialisé est en contact avec des instances qui ne valorisent pas les mêmes normes et valeurs.
Exemple : famille / groupe de pairs ; groupe de pairs / groupe de pairs (cas de l’étudiant à réussite scolaire atypique issu de quartiers défavorisés).
Doc 3 : La famille, instance de socialisation primaire |
Pour certains sociologues comme E. Durkheim, l’école est l’instance principale de socialisation. En effet, seule l’école est en mesure d’offrir un lieu de socialisation commun à tous les enfants d’une même société ; ainsi, l’école permet de transmettre des valeurs communes à l’ensemble des futurs citoyens.
Pour Durkheim, au sein de la famille, la socialisation est empreinte de sentiments personnels qui empêchent la transmission des règles générales et impersonnelles que requiert la vie en société.
Doc 4 : Groupe de pairs, instance de socialisation secondaire |
Contrairement à de nombreuses idées reçues, les médias comme la télévision n’ont pas un réel pouvoir de socialisation en tant que tel. Mais, les deux instances que sont les médias et la famille se renforcent lorsque la famille dote les enfants de clés de lecture afin que ceux-ci puissent comprendre les informations fournies par les médias et choisir stratégiquement leur consommation de médias (la télévision).
En outre, le sens commun laisse à penser que la télévision entre en concurrence avec la pratique de la lecture. Or, des études sociologiques ont montré que la fréquence de la pratique est davantage liée au milieu social d’appartenance. Les enfants des milieux sociaux défavorisés qui passent de nombreuses heures hebdomadaires devant la télévision auraient de toute façon peu pratiqué la lecture.
La socialisation est un processus complexe qui est au cœur de l’analyse du fonctionnement de la société. Pour tous les sociologues, la socialisation relève d’un processus long d’interaction entre les individus et la société.
De nombreuses instances participent à ce processus, école, famille, groupe de pairs. Il peut arriver que les messages véhiculés par chacune de ces instances entrent en conflit.
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