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Conscience et connaissance de soi

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Objectif

Comprendre le lien entre la conscience et la connaissance de soi.

Points clés
  • La conscience permet la connaissance de soi car elle est certitude.
  • Cependant, cette connaissance est subjective et conditionnée.
  • L'inconscient a un rôle important dans la connaissance de soi, et s'en rendre compte nous rend plus lucide.

La conscience est la faculté par laquelle l'homme est capable de penser ce qu'il vit et dès lors de se penser lui-même. On pourrait donc admettre que la conscience que l'on prend de soi-même équivaut à une connaissance de soi. Or, s'il ne fait pas de doute que la conscience permet de savoir que l'on est, il n'est pas assuré qu'elle favorise nécessairement la connaissance de ce que l'on est. Autrement dit, le fait d'être conscient de soi induit-il le fait de se connaître soi-même ?

1. La conscience rend possible la connaissance de soi
a. Se connaître soi-même est le principe de toute sagesse

Chacun aspire à savoir qui il est. Il semble que ce soit la condition essentielle pour mener une existence sensée et cohérente. En l'absence de cette connaissance, je cours le risque de m'égarer, d'entreprendre des projets ou de tenir des discours dans lesquels demain je ne me reconnaîtrai plus. Ne pas se connaître ou se faire des illusions sur soi conduit inévitablement à l'échec.

b. La conscience est équivalente à la pensée

C'est au XVIIe siècle, avec Descartes, que la conscience (de soi) est posée comme « la terre natale de la vérité », et comprise comme certitude résistant au doute : la certitude naît du doute.

Descartes montre que par l'intermédiaire du doute, la conscience fait, en quelque sorte, l'expérience de la certitude de l'existence de soi (Discours de la méthode, 1637). Descartes se propose de rejeter « comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. [...] Mais aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. »
Autrement dit, pour que le doute soit possible, il faut nécessairement un sujet qui doute : le doute suppose, en effet, la pensée, laquelle suppose à son tour un sujet pensant. Descartes parvient ainsi à une première vérité, à un premier fondement, le « cogito », à partir duquel il va pouvoir établir les principes de sa philosophie.

c. L'introspection comme outil de connaissance de soi

Cela ne suffit pas à me faire connaître qui je suis mais seulement à savoir que je suis. Pourtant, la conscience est aussi perception de ce que je vis et de ce que cela suscite en moi, des pensées, des désirs, des émotions... Il suffirait donc que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre.

2. La conscience ne favorise pas une connaissance de soi objective
a. Les limites de l'introspection

L'introspection n'est pas un instrument de connaissance de soi satisfaisant. En effet, il est toujours possible que lorsque j'interprète mes actes ou mes sentiments, je me trompe. Je peux voir du courage là où ne réside que de la vanité, ou bien de la générosité où ne se trouve que le souci de reconnaissance.

b. Les illusions de l'amour-propre

Cette absence d'objectivité lorsque je m'examine moi-même s'explique en partie par le fait que je suis à la fois juge et partie. Je me juge moi-même et dans cette situation l'amour-propre interfère. Comment dès lors acquérir suffisamment de distance pour me considérer comme je suis et non comme je souhaiterais être ?

c. Le conditionnement social de la conscience

De plus, Marx a montré que la conscience n'est pas « pure » et première ou préexistante. Ce qui est premier et qui détermine notre conscience ce sont les conditions matérielles de notre existence. Dès lors, parvenir à la connaissance de soi ne repose pas sur la conscience de soi mais sur la mise au jour des rapports déterminés qui constituent notre être social.

« Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. »
(Avant-propos à la Critique de l'économie politique)
3. La découverte de l'inconscient rend possible l'émergence d'une conscience plus lucide
a. La conscience est déterminée par l'inconscient

Freud a été plus loin encore dans ce travail de destitution de la conscience comme instrument de connaissance de soi. Il a montré que la conscience est déterminée par le jeu de forces inconscientes qu'elle ignore. La psychanalyse, écrit Freud, peut dire au moi :

« Il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta connaissance et à la maîtrise de ton vouloir. »
(Essais de psychanalyse appliquée, « Une difficulté de la psychanalyse », 1917)
b. La démarche de Freud nous donne les moyens de mieux nous connaître

Il reste que même si « le moi n'est plus maître dans sa propre maison », selon l'expression de Freud, le travail de celui-ci a contribué à porter à la conscience cet état de fait. Autrement dit, nous sommes conscients de subir les déterminations de notre inconscient. Cela ne suffit pas à délivrer une connaissance de soi, mais cela ouvre la voie à un travail sur soi sans cela impossible.

c. La conscience réformée introduit à une connaissance de soi partielle mais lucide

Nous devenons plus lucides sur nous-mêmes parce que nous parvenons à mettre à jour les déterminations qui pèsent sur nous, y compris sur notre conscience. Ce faisant, même si nous découvrons que la transparence à soi est impossible, nous parvenons à réformer notre conscience et à la libérer partiellement des illusions qu'elle nourrit. « Là où le ça était, le je doit advenir », écrit Freud (« Wo Es war, soll Ich werden »). Autrement dit, il s'agit de permettre à un sujet lucide de se constituer à la place d'un être déterminé par des pulsions qui le gouvernent sans qu'il le sache.

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