La douloureuse décolonisation algérienne
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1. Les origines du conflit
a. Une colonie au statut particulier
L’Algérie est la seule colonie de peuplement
française. Forte de neuf millions d’habitants, elle
abrite une population d’origine européenne
légèrement inférieure à un million de
personnes (soit environ 11 % de la population totale de
l’Algérie). C’est en outre une colonie
très ancienne puisque sa colonisation remonte à la
première moitié du
XIXe siècle. Elle fut très
tôt une colonie de peuplement, tant et si bien qu’une
partie de la population européenne algérienne est
implantée là depuis plusieurs
générations.
Politiquement, l’Algérie bénéficie d’un statut particulier : formée de trois départements, elle comporte deux types de citoyens.
D’une part, les citoyens français jouissent d’une citoyenneté pleine et entière, d’autre part, les citoyens coraniques disposent de droits politiques limités : le statut de 1947 prévoit que l’Assemblée algérienne, forte de 120 membres, soit divisée en deux collèges de soixante membres. Le premier est élu pour représenter les neuf millions de citoyens coraniques, le second pour représenter le million de citoyens français.
Politiquement, l’Algérie bénéficie d’un statut particulier : formée de trois départements, elle comporte deux types de citoyens.
D’une part, les citoyens français jouissent d’une citoyenneté pleine et entière, d’autre part, les citoyens coraniques disposent de droits politiques limités : le statut de 1947 prévoit que l’Assemblée algérienne, forte de 120 membres, soit divisée en deux collèges de soixante membres. Le premier est élu pour représenter les neuf millions de citoyens coraniques, le second pour représenter le million de citoyens français.
b. Un nationalisme algérien dans l’impasse
Traditionnellement, le nationalisme algérien se divise en
trois branches.
– D’une part, un courant traditionaliste s’appuie sur l’islam pour revendiquer une expression nationale algérienne.
– D’autre part, un courant moderniste est formé d’une élite algérienne de culture européenne, tel Ferhat Abbas, auteur du Manifeste du peuple algérien en 1945.
– Enfin, un courant révolutionnaire est marqué par l’idéologie communiste et dirigé par Messali Hadj et Ahmed Ben Bella.
Or, ces mouvements, réellement concurrents, se trouvent dans une impasse politique au début des années 1950. Certains ont cru pouvoir investir le terrain électoral et participer à l’Assemblée algérienne de 1947. Mais leurs espoirs ont été déçus. Pour les traditionalistes, la diffusion de la culture française, par le biais de l’école, est une menace. Quant au courant révolutionnaire, il bénéficie de la sympathie d’une partie de la population qui accepte mal une société de plus en plus inégalitaire. Tous les ingrédients sont donc réunis pour une radicalisation du nationalisme algérien.
– D’une part, un courant traditionaliste s’appuie sur l’islam pour revendiquer une expression nationale algérienne.
– D’autre part, un courant moderniste est formé d’une élite algérienne de culture européenne, tel Ferhat Abbas, auteur du Manifeste du peuple algérien en 1945.
– Enfin, un courant révolutionnaire est marqué par l’idéologie communiste et dirigé par Messali Hadj et Ahmed Ben Bella.
Or, ces mouvements, réellement concurrents, se trouvent dans une impasse politique au début des années 1950. Certains ont cru pouvoir investir le terrain électoral et participer à l’Assemblée algérienne de 1947. Mais leurs espoirs ont été déçus. Pour les traditionalistes, la diffusion de la culture française, par le biais de l’école, est une menace. Quant au courant révolutionnaire, il bénéficie de la sympathie d’une partie de la population qui accepte mal une société de plus en plus inégalitaire. Tous les ingrédients sont donc réunis pour une radicalisation du nationalisme algérien.
2. Des événements à la guerre
a. L’insurrection de 1954 et ses suites
C’est à la Toussaint 1954 que les tensions
explosent avec l’annonce de la création du Front de
Libération Nationale (FLN) et l’appel à
l’insurrection générale. Plus de
soixante-dix actions sont lancées sur le territoire
algérien contre des bâtiments officiels ou des
individus. Les réactions des colons sont extrêmement
vives, avec l’exigence d’une répression
vigoureuse. Celle-ci intervient effectivement : en quelques
mois, l’activité du FLN est réduite à
des actions sporadiques dans des zones montagneuses.
Mais c’est à l’été 1955 que se produit le virage vers la guerre. Décidés à entraver la politique d’intégration que tentent de mener les autorités françaises, le FLN lance une action spectaculaire. Les 20 et 21 août 1955, dans le Constantinois, des militants du FLN attaquent les quartiers européens des principales villes et massacrent les habitants des fermes isolées. Les colons se lancent alors dans une véritable « chasse à l’Arabe », avant que l’armée n’intervienne. La guerre est irréversible.
Mais c’est à l’été 1955 que se produit le virage vers la guerre. Décidés à entraver la politique d’intégration que tentent de mener les autorités françaises, le FLN lance une action spectaculaire. Les 20 et 21 août 1955, dans le Constantinois, des militants du FLN attaquent les quartiers européens des principales villes et massacrent les habitants des fermes isolées. Les colons se lancent alors dans une véritable « chasse à l’Arabe », avant que l’armée n’intervienne. La guerre est irréversible.
b. Une guerre qui ne dit pas son nom
A partir de 1955, la France mène en Algérie ce
qui apparaît comme une véritable guerre. Dans un
premier temps, les autorités parlent
d’« opérations de police »
mais, avec l’utilisation des appelés du contingent,
à partir de 1957, c’est d’une guerre
qu’il s’agit. Quatre cent mille hommes de troupes
sont engagés, menant des opérations de ratissage
des campagnes.
L’armée tire en effet les leçons de la guerre d’Indochine où elle avait contrôlé les villes mais pas les campagnes qui devinrent le refuge des nationalistes. En Algérie, les responsables optent donc pour un quadrillage du territoire tandis que le FLN multiplie les attentats. Progressivement, les responsables politiques laissent le champ libre à l’armée dont certains éléments radicaux sombrent alors dans la pratique de la torture. Le conflit met à mal le régime qui s’effondre en 1958 et laisse la place à la Ve République, après le retour au pouvoir du général De Gaulle, dans un climat ambigu. De 1958 à 1962, alors que l’armée contrôle de plus en plus étroitement le territoire algérien et que les actions terroristes se multiplient, tant de la part des nationalistes que des partisans de l’Algérie française regroupés au sein de l’OAS, l’opinion publique métropolitaine bascule en faveur de l’indépendance. Finalement, des contacts indirects entre responsables français et nationalistes débouchent sur de véritables négociations qui se traduisent, en 1962, par les accords d’Evian et l’accession de l’Algérie à l’indépendance.
L’armée tire en effet les leçons de la guerre d’Indochine où elle avait contrôlé les villes mais pas les campagnes qui devinrent le refuge des nationalistes. En Algérie, les responsables optent donc pour un quadrillage du territoire tandis que le FLN multiplie les attentats. Progressivement, les responsables politiques laissent le champ libre à l’armée dont certains éléments radicaux sombrent alors dans la pratique de la torture. Le conflit met à mal le régime qui s’effondre en 1958 et laisse la place à la Ve République, après le retour au pouvoir du général De Gaulle, dans un climat ambigu. De 1958 à 1962, alors que l’armée contrôle de plus en plus étroitement le territoire algérien et que les actions terroristes se multiplient, tant de la part des nationalistes que des partisans de l’Algérie française regroupés au sein de l’OAS, l’opinion publique métropolitaine bascule en faveur de l’indépendance. Finalement, des contacts indirects entre responsables français et nationalistes débouchent sur de véritables négociations qui se traduisent, en 1962, par les accords d’Evian et l’accession de l’Algérie à l’indépendance.
L’essentiel
Alors que la France avait su tirer les leçons du conflit indochinois et accorder à ses autres colonies une large autonomie, l’Algérie est restée en marge de ce processus. Elle occupe en effet une place à part dans l’empire colonial français. En outre, le nationalisme algérien est, au tournant des années 1950, dans une impasse et semble affaibli. Pourtant son réveil entraîne une véritable guerre.
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