La force des mouvements nationalistes après la Seconde Guerre mondiale
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1. De profonds changements dans les sociétés
coloniales
a. La force des mouvements nationalistes
Avant la Seconde Guerre mondiale, les mouvements nationalistes se
sont développés sous l’impulsion de nouvelles
élites indigènes. Ces élites ont
été souvent formées à
l’école de l’Occident mais se voient exclues
des responsabilités politiques et administratives des
colonies.
Gandhi, leader de l’émancipation indienne, a fait ses études d’avocat au Royaume-Uni. Nehru, autre figure historique du nationalisme indien, est arrivé en Grande-Bretagne à l’âge de seize ans et a fait ses études à Cambridge. Fehrat Abbas, l’un des auteurs du Manifeste du peuple algérien, était pharmacien. Habib Bourguiba, leader nationaliste tunisien, a étudié le droit en France. Ces élites reprennent en fait à leur compte les idéaux de démocratie et de liberté développés en Occident.
Gandhi, leader de l’émancipation indienne, a fait ses études d’avocat au Royaume-Uni. Nehru, autre figure historique du nationalisme indien, est arrivé en Grande-Bretagne à l’âge de seize ans et a fait ses études à Cambridge. Fehrat Abbas, l’un des auteurs du Manifeste du peuple algérien, était pharmacien. Habib Bourguiba, leader nationaliste tunisien, a étudié le droit en France. Ces élites reprennent en fait à leur compte les idéaux de démocratie et de liberté développés en Occident.
b. D’importantes tensions sociales
Le début de l’envolée démographique
qui se produit dans les colonies au cours des années qui
précèdent la Seconde Guerre mondiale entraîne
des tensions sociales de plus en plus importantes.
L’introduction, dans les années 1930, des techniques médicales occidentales entraîne un début de baisse de la mortalité dans les colonies. La natalité restant élevée, on assiste à une hausse de l’accroissement naturel. Insensiblement, les pays colonisés d’Afrique et d’Asie entrent dans la transition démographique. En dix ans, du milieu des années 1930 au milieu des années 1940, Dakar passe de 53 000 à 132 000 habitants. Or, les économies coloniales ne peuvent supporter le croît humain. Les tensions se font vives, en particulier sur la question de possession des terres agricoles dans les colonies de peuplement mais aussi dans les colonies d’exploitation où la terre n’est pas forcément détenue par des colons implantés mais par des sociétés qui exploitent des cultures industrielles, tel l’hévéa (arbre à caoutchouc) en Indochine.
L’introduction, dans les années 1930, des techniques médicales occidentales entraîne un début de baisse de la mortalité dans les colonies. La natalité restant élevée, on assiste à une hausse de l’accroissement naturel. Insensiblement, les pays colonisés d’Afrique et d’Asie entrent dans la transition démographique. En dix ans, du milieu des années 1930 au milieu des années 1940, Dakar passe de 53 000 à 132 000 habitants. Or, les économies coloniales ne peuvent supporter le croît humain. Les tensions se font vives, en particulier sur la question de possession des terres agricoles dans les colonies de peuplement mais aussi dans les colonies d’exploitation où la terre n’est pas forcément détenue par des colons implantés mais par des sociétés qui exploitent des cultures industrielles, tel l’hévéa (arbre à caoutchouc) en Indochine.
2. L’anticolonialisme des grandes puissances
a. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Elaborée en 1941, la charte de l’Atlantique met
en place le principe du droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes et en particulier à choisir
eux-mêmes la forme de gouvernement qui leur convient. Elle
exige également que « soient rendus les
droits souverains et le libre-exercice de gouvernement à
ceux qui en ont été privés par la
force ». Lorsqu’ils élaborent ce
principe, Américains et Britanniques songent surtout aux
pays européens qui ont été privés de
leur libre-détermination par la mainmise nazie. Mais la
charte des Nations-Unies, adoptée à la
conférence de San Francisco, en 1945, reprend
ces dispositions et principes. C’est sur la base de ces
principes et dispositions que les mouvements nationalistes
trouvent une nouvelle vigueur, d’autant que les
métropoles ont largement utilisé leurs colonies
durant le conflit.
b. Des positions idéologiques profondément
anticolonialistes
L’anticolonialisme des deux superpuissances constitue un
autre facteur, déterminant, de l’évolution en
faveur de l’émancipation des colonies.
L’Union soviétique se déclare « adversaire de l’oppression coloniale nationale et de l’exploitation coloniale sous toutes ses formes ». L’idéologie communiste se veut anticolonialiste dès son origine et nombre de mouvements nationalistes se réclament d’elle. A partir de 1949 et de la victoire de Mao, le mouvement communiste international est renforcé par le basculement de la Chine dans le communisme. Dès lors, la Chine devient un ardent soutien pour les mouvements nationalistes asiatiques.
Côté Etats-Unis, les colonies constituent une entrave à leur rayonnement économique. Abattre les empires coloniaux européens est un moyen de lever les barrières douanières et d’ouvrir aux Etats-Unis l’accès aux matières premières et aux marchés coloniaux. Aussi, lorsque, dans certains cas ponctuels, les Etats-Unis interviennent pour aider un pays européen engagé dans un conflit colonial, ce n’est pas pour défendre le colonialisme mais pour éviter toute avancée du communisme dans le cadre de la Guerre froide.
L’Union soviétique se déclare « adversaire de l’oppression coloniale nationale et de l’exploitation coloniale sous toutes ses formes ». L’idéologie communiste se veut anticolonialiste dès son origine et nombre de mouvements nationalistes se réclament d’elle. A partir de 1949 et de la victoire de Mao, le mouvement communiste international est renforcé par le basculement de la Chine dans le communisme. Dès lors, la Chine devient un ardent soutien pour les mouvements nationalistes asiatiques.
Côté Etats-Unis, les colonies constituent une entrave à leur rayonnement économique. Abattre les empires coloniaux européens est un moyen de lever les barrières douanières et d’ouvrir aux Etats-Unis l’accès aux matières premières et aux marchés coloniaux. Aussi, lorsque, dans certains cas ponctuels, les Etats-Unis interviennent pour aider un pays européen engagé dans un conflit colonial, ce n’est pas pour défendre le colonialisme mais pour éviter toute avancée du communisme dans le cadre de la Guerre froide.
L’essentiel
La Seconde Guerre mondiale a été un tournant dans l’histoire des mouvements nationalistes. Elle a en effet tout d’abord montré combien les métropoles avaient besoin de leurs colonies durant le conflit – ces métropoles se trouvèrent donc contraintes de promettre des réformes une fois la guerre gagnée. Elle a ensuite permis l’émergence de deux superpuissances antagonistes mais dont le – seul peut-être – point commun est l’anticolonialisme.
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