Les flux matériels et immatériels structurent le monde

États-Unis et Canada, Union Européenne et Asie de l’Est forment les trois pôles autour desquels s’organise la majeure partie des échanges internationaux, presque 8 000 milliards de dollars pour le commerce des marchandises dont la moitié pour la seule Union Européenne.

La Triade contrôle 83 % du commerce mondial. Les flux financiers procèdent du même schéma, plus de 1 000 milliards de dollars circulent chaque jour entre les grandes places financières, New York, Londres, Euronext (bourses de Paris, Lisbonne, Bruxelles et Amsterdam fusionnées) et Tokyo soit 86 % des investissements boursiers.

Du point de vue des Investissements Directs à l’Etranger (IDE) reçus, l’Union Européenne arrive largement en tête suivie des États-Unis et de la Chine à laquelle il faut ajouter les pays émergents d’Asie.

Ces trois pôles appartiennent à des organisations économiques régionales : l’Union Européenne, l’ALENA pour l’Amérique du Nord et l’ASEAN pour les pays d’Asie du Sud-Est.

Autour gravitent des organisations plus ou moins importantes comme par exemple le MERCOSUR pour l’Amérique les États d'Amérique du Sud, l'AELE (Association européenne de libre-échange) ou encore la COMESA (le marché commun des États de l'Afrique orientale et australe).

Dans cette distribution des activités des richesses et des échanges, les firmes transnationales (FTN) jouent un rôle déterminant. Ce sont en effet, elles, qui cherchent en continu les positionnements les plus rentables dans le cadre d’une nouvelle division internationale du travail (DIT).

Il s’agit soit de se positionner là où existe une main-d’œuvre bon marché, ou au contraire, une main-d’œuvre très qualifiée ou encore de s’installer à proximité immédiate des grands marchés de consommation.

Aujourd’hui, la planète constitue un ensemble d’espaces interdépendants englobés dans une logique économique qui échappe aux décisions nationales.

Pour les matières premières les flux sont essentiellement sud-nord :
- les pays du Moyen-Orient, de l’Amérique latine (Venezuela) ou de l’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Gabon) fournissent les hydrocarbures ;
- le Brésil et l’Australie le minerai de fer ;
- la bauxite également du Brésil et d’Australie ainsi que de la Guinée ;
- la production mondiale de cuivre est assurée à 37 % par le Chili.

Les principaux consommateurs de toutes ces matières premières sont les pays industrialisés du Nord, mais la Chine, pour assurer son développement économique, en achète de plus en plus.

Pour les céréales, une partie des flux sont inversés puisque l’Union Européenne, le Canada et les États-Unis exportent de larges excédents vers les pays du Sud afin d’assurer leur sécurité alimentaire et pour les hydrocarbures, la Russie compte également parmi les fournisseurs.

La majeure partie du commerce des produits manufacturés, soit près de 70 % des échanges, se fait à l’intérieur de la Triade. L’éclatement des lieux de production contribue à ce pourcentage.

Pour la construction automobile, la construction aéronautique, l’électronique grand public, les usines ne font en fait qu’assembler des pièces provenant de différents lieux de fabrication.

Les échanges internationaux de produits manufacturés apparaissent ainsi comme déséquilibré avec un axe de flux Nord/Nord car les grands marchés de consommation sont situés au nord, laissant de côté les pays du Sud.

Le phénomène de migrations internationales est intense et complexe. Les flux migratoires s'effectuent essentiellement des pays du Sud vers les pays du Nord, soit 75 % des mouvements de personnes.
Le vieillissement des populations des pays du Nord d'une part et la pauvreté des pays du Sud d'autre part expliquent l'intensité des flux vers le nord.

En effet, le vieillissement des populations du Nord oblige à faire appel à une main-d’œuvre étrangère jeune et la pauvreté des pays du Sud poussent au départ des populations attirées par le confort des pays du Nord que véhicule les médias. Mobilité économique, mobilité politique et mobilité du désespoir s’additionnent donc.

Les grands foyers d’émigration sont les pays d’Asie du Sud et du Sud-Est, l’Afrique et dans une moindre mesure l’Amérique latine.

Les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale) donnent lieu aussi à un mouvement d’émigration depuis la chute du bloc communiste.

Les pays riches, les États-Unis mais aussi l’Europe occidentale, l’Australie ou l’Afrique du Sud représentent les principales zones d’accueil, sans oublier les Émirats du Golfe Persique qui ont besoin de main-d’œuvre pour assurer leur récent et rapide développement économique et faire fonctionner leurs gigantesques chantiers.

Il faut ajouter le « brain drain », phénomène qui se traduit par la fuite vers les pays développés des personnes les plus qualifiées, ce phénomène représente environ 50 % des migrations vers les États-Unis.

Ces flux sont constitués majoritairement des Investissements Directs à l’Etranger (IDE) qui relèvent essentiellement des pays du Nord, rejoints récemment par la Chine. En effet les mouvements de capitaux de cette dernière est un phénomène récent mais d'une très grande ampleur puisque ce pays est maintenant, derrière l’Union Européenne mais devant les États-Unis et le Japon.

À ces investissements directs, il faut ajouter les flux de capitaux spéculatifs qui passent d’une place boursière à une autre à la recherche des meilleurs taux de rentabilité. Il y a aussi, malgré l’absence de données précises, la circulation des capitaux illégaux qui trouvent refuge dans les paradis fiscaux.

Les flux d'informations sont également très intenses, ils sont le fait de quelques grandes agences de presse anglo-saxonnes, comme par exemple l'Agence Reuters qui emploie 2 500 journalistes et est présente dans 150 pays. Cette circulation de l’information utilise les outils les plus modernes de transmission, notamment les satellites.

Quant aux services marchands (transports, banques, tourisme), ils interviennent à hauteur de 20 % dans la valeur des échanges mondiaux.