L'urbanisation de l'Afrique
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
A l’entrée du XXIe siècle,
l’Afrique est l’un des continents les moins
urbanisés de la planète : seulement 40%
d’urbains. Bien que tardif, l’accroissement du nombre
de citadins y est rapide et impressionnant : on parle
d’explosion urbaine. Comment peut-on expliquer ce
phénomène et quelles en sont les
conséquences ?
1. L’explosion urbaine
a. Les causes
Cette croissance urbaine accompagne le fort accroissement de la
population africaine. Celle-ci a été
multipliée par quatre entre 1950 et 2004.
Cette croissance urbaine est aussi liée à un
fort exode rural. La ville attire une population
jeune qui fuit la misère des campagnes,
les guerres, les catastrophes écologiques. La ville
représente l’espérance d’une vie
meilleure : emplois, scolarisation des enfants, accès aux
soins, à l’aide humanitaire, lien avec le reste du
monde. Dans certaines villes, l’exode rural s’est
ralenti, mais la ville continue à croître par
l’accroissement naturel.
© PHOTOS.COM/Jupiterimages Doc. Cape Town, Afrique de Sud |
b. Une urbanisation rapide mais inégale
L’Afrique est le continent qui a la croissance
urbaine la plus rapide du monde, le taux
d’accroissement est de 4,5% par an alors que la population
totale ne croît que de 2% par an. L’Afrique du Nord
est plus urbanisée que l’Afrique noire, mais
c’est dans cette dernière que l’urbanisation
augmente le plus aujourd’hui. On peut dénombrer
trois réseaux urbains :
- le réseau d’Afrique du Nord (Casablanca, Alger,
Alexandrie, Le caire), villes anciennes et littorales ;
- le réseau du golfe de Guinée (Dakar, Conakry,
Abidjan, Accra, Lagos) ;
- l’axe d’urbanisation d’Afrique de l’Est
(Addis Abeba, Nairobi, Harare, Johannesburg).
c. Le poids écrasant des grandes villes
En 1970, l’Afrique compte
huit agglomérations de plus d’un million
d’habitants, elle en compte 42 en 2004. Cette urbanisation
se fait surtout au profit d’une à deux villes par
Etat, dont souvent la capitale, créant une trame
déséquilibrée. Cette capitale peut
représenter une grande proportion de la population urbaine
de l’Etat, si ce n’est l’ensemble de la
population du pays. Par exemple, Conakry concentre 75% de la
population urbaine guinéenne, Abidjan concentre 45% de la
population ivoirienne.
Aujourd’hui, l’Afrique compte deux mégalopoles de plus de dix millions d’habitants (Lagos et le Caire) et trois métropoles d’environ 5 millions d’habitants : Khartoum, Kinshasa et Johannesburg. Mais aucune ville africaine n’est présente dans les dix premières mondiales.
Ce tableau traduit la croissance très rapide de ces villes :
*estimations
© PHOTOS.COM/Jupiterimages Doc. Luanda la capitale de l'Angola |
Aujourd’hui, l’Afrique compte deux mégalopoles de plus de dix millions d’habitants (Lagos et le Caire) et trois métropoles d’environ 5 millions d’habitants : Khartoum, Kinshasa et Johannesburg. Mais aucune ville africaine n’est présente dans les dix premières mondiales.
Ce tableau traduit la croissance très rapide de ces villes :
1950 | 2005 | |
Le Caire | 3 millions d'habitants | entre 12 et 16 millions * |
Lagos | moins d'un million | entre 9 et 13 millions. * |
Kinshasa | moins d'un million | 5 millions * |
Abidjan | moins d'un million | 3,9 millions |
Alger | moins d'un million | 3 millions |
*estimations
2. Les conséquences de cette explosion urbaine
a. Les conséquences spatiales
Ces villes connaissent une extension par l’ajout en
périphérie de quartiers sans plan précis :
les bidonvilles. 72% des citadins y vivraient,
soit environ 200 millions de personnes, elles étaient deux
fois moins en 1995 ! Nairobi au Kenya, abrite le plus grand
bidonville d’Afrique, Kibéra, où vivent
un million d’habitants. Ces villes s’étendent
tellement vite que les municipalités n’ont pu les
doter des infrastructures nécessaires : voiries,
raccordement à l’eau potable, à
l’électricité, absence
d’évacuation des eaux usées. Il manque aussi
des écoles, des hôpitaux… En centre ville,
les piétons, voitures, vendeurs se disputent
l’espace. L’absence de transport en commun oblige les
habitants pauvres à marcher pour rejoindre les
centres-villes.
b. Les conséquences sociales
Les contrastes entre pauvreté des habitants des
bidonvilles et richesse des habitants des quartiers modernes et
résidentiels sont criants et engendrent une violence
urbaine. A Lagos, de luxueuses villas sont barricadées et
protégées par des gardes armés. Le
chômage est élevé car le
nombre d’africains jeunes arrivant en ville augmentent
beaucoup plus vite que les emplois. Ceci entraîne
l’existence d’une économie informelle.
Nombreux sont les pauvres qui survivent de petits
métiers : vendeurs de cigarettes à
l’unité, enfants qui vendent des sachets d’eau
fraîche…
Les pauvres sont également confrontés aux épidémies (sida), à une mauvaise hygiène, à une mortalité infantile élevée et à la pollution de l’air et de l’eau. Les enfants des bidonvilles du Cap en Afrique du Sud ont cinq fois plus de risques de mourir en bas-âge que les nouveaux nés des beaux quartiers.
Les pauvres sont également confrontés aux épidémies (sida), à une mauvaise hygiène, à une mortalité infantile élevée et à la pollution de l’air et de l’eau. Les enfants des bidonvilles du Cap en Afrique du Sud ont cinq fois plus de risques de mourir en bas-âge que les nouveaux nés des beaux quartiers.
© PHOTOS.COM/Jupiterimages Doc. Harare, la capitale du ZImbabwe |
L’essentiel
L’Afrique est le continent qui s’urbanise le plus vite aujourd’hui, mais cette urbanisation ne s’effectue pas de façon harmonieuse : déséquilibre entre les très grandes métropoles et des espaces encore très ruraux. Les Etats n’ont pas prévu cette exceptionnelle croissance et doivent résoudre aujourd’hui de difficiles problèmes.
L’Afrique est le continent qui s’urbanise le plus vite aujourd’hui, mais cette urbanisation ne s’effectue pas de façon harmonieuse : déséquilibre entre les très grandes métropoles et des espaces encore très ruraux. Les Etats n’ont pas prévu cette exceptionnelle croissance et doivent résoudre aujourd’hui de difficiles problèmes.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !