Le schéma narratif

Traditionnellement, et sur le modèle du conte, la narration s'organise en plusieurs étapes.

– La situation initiale : elle constitue le début de la fiction. Elle est un état d'équilibre.
Ex. : « Il était une fois une belle princesse... »

– L'élément perturbateur : l'équilibre de la situation initiale est rompu par l'intervention de quelque chose ou de quelqu'un d'étranger. Cette rupture est généralement marquée, dans le conte, par un complément de temps. Ex. : « Un beau jour, le prince donna un bal... »

– Les péripéties : la rupture de l'équilibre entraîne des actions qui ont pour objectif de le rétablir. Les péripéties sont l'occasion pour le héros de prouver ses qualités et de mener à bien sa quête (trouver une épouse, sauver un royaume...).

– L'élément de résolution : les péripéties se produisent suivant une progression. Un élément nouveau est introduit par l'une d'entre elles, ce qui va permettre de résoudre les conflits ou les problèmes posés.
Ex. : le héros trouve un objet magique qui l'aide à vaincre un ennemi, jusque-là invulnérable.

– La situation finale : le héros parvient à rétablir un nouvel équilibre où tous les personnages positifs sont satisfaits.
Ex. : « Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »

Le déroulement des cinq temps précédemment cités constitue une séquence narrative. Un texte narratif peut contenir plusieurs séquences narratives enchaînées. Ainsi la situation finale de la première séquence devient la situation initiale de la deuxième séquence.

Il est également fréquent que deux séquences narratives se déroulent parallèlement, puis se rejoignent. Ce procédé est fréquemment utilisé au cinéma.
Ex. : deux personnages se quittent, vivent des aventures chacun de leur côté, puis se retrouvent.

La nouvelle est un texte narratif qui se caractérise par sa brièveté. Le plus souvent, elle n'est constituée que d'une seule séquence narrative. Cette séquence ne laisse pas vraiment apparaître d'élément de résolution, de sorte que le nouvel équilibre est créé de manière subite et surprenante. Cela oblige le lecteur à relire ou au moins à réinterpréter le récit qu'il vient de lire. On dit que la nouvelle repose sur une « chute ».

Il arrive parfois que le narrateur cède provisoirement sa place à un personnage qui raconte une histoire. Le personnage devient par conséquent le narrateur d'une nouvelle séquence narrative.

Certains textes narratifs sont interrompus par des fictions secondaires qui se rattachent plus ou moins à la fiction principale ou bien par des digressions sur des sujets comme la religion, la politique, etc. Cela s'appelle un texte ou un roman « à tiroirs ».