Objectif : connaître la vie et l'œuvre
d'un auteur majeur du XXe siècle.
1. Une enfance marquée par le mensonge
Louis Aragon est l'enfant illégitime d'un homme politique
important, Louis Andrieux, dont sa mère Marguerite avait
été la maîtresse. Pour cacher le scandale, la
grand-mère de Louis Aragon invente un mensonge
commode : cet enfant serait un orphelin recueilli par
charité dans la famille. Durant toute son enfance, sa
grand-mère se présente donc comme sa mère,
tandis que sa véritable mère joue publiquement le
rôle d'une sœur.
Très tôt passionné de lecture, Aragon trouve
dans l'écriture un mode d'expression
privilégié, composant dès l'enfance de
courts romans.
2. L'aventure surréaliste
C'est au cours de ses études de médecine
(entreprises en 1916) qu'Aragon fait la connaissance
d'André Breton, principal fondateur du mouvement
surréaliste après la Première Guerre
mondiale. Aragon prend part au mouvement dès l'origine,
créant la revue
Littérature avec
André Breton et Philippe Soupault en 1919. Les
expériences surréalistes donneront lieu à la
publication de deux principaux ouvrages :
Une vague de rêves (1924) et
Le Mouvement perpétuel
(1926).
Inscrit au Parti communiste, Aragon adhère à la
totalité de ses prises de position, y compris quand
celles-ci condamnent le surréalisme et ses liens avec la
psychanalyse. Cette absence de distance critique sera l'une des
principales causes de la rupture avec Breton et de l'abandon de
la voie surréaliste. L'attachement sans faille au PC est
également sentimental : la rencontre avec Elsa
Triolet, d'origine russe, tisse de nouveaux liens entre Aragon
et la patrie des communistes.
3. Ecriture et engagement politique
Dans les années 1930, Aragon devient un cadre du PCF.
Parallèlement à ses fonctions politiques, il
écrit dans la presse communiste (
L'Humanité,
Ce Soir) et publie des romans comme
Les Cloches de Bâle (1934) ou
Les Beaux Quartiers (1936).
Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, il obtient
une décoration pour son courage. Sous l'Occupation, il
résiste en publiant clandestinement des recueils de
poésie engagés tels que
Le Crève-cœur (1941),
Les Yeux d'Elsa (1942) ou
Le Musée Grévin
(1943).
Après-guerre se poursuit la double activité
d'Aragon, partagé entre la littérature (des
romans comme Aurélien
ou Les Communistes sont
publiés entre 1945 et 1951) et le militantisme
politique (en 1954, il devient membre du Comité
central du PC). En 1963, Le Fou
d'Elsa (recueil de poésie) rend hommage
à la culture arabe.
4. La vie sans Elsa
En 1970 meurt Elsa Triolet. Ce drame, qui bouleverse l'existence
d'Aragon, précipite un certain nombre de remises en
question déjà amorcées à la fin des
années 1960. D'ordre politique, tout d'abord, puisque
les dévoiements du communisme soviétique brisent
tout un idéal. D'ordre littéraire ensuite, puisque
l'écriture militante paraît abandonnée au
profit d'œuvres davantage tournées vers les
recherches stylistiques comme le roman Blanche ou l'Oubli (1967).
L'essentiel
Louis Aragon a aimé les livres et l'écriture
dès l'enfance. Il a fait des études de
médecine, a fondé le surréalisme avec
André Breton et Philippe Soupault avant de
s'éloigner de ce mouvement. Sa vie entière est
marquée par l'engagement au Parti communiste et par la
défense de ses idéaux, notamment sous
l'Occupation. Louis Aragon et Elsa Triolet forment l'un des
couples mythiques du XXe siècle.