Le naturalisme
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- Comprendre l’émergence du naturalisme.
- Définir le naturalisme.
- Connaitre les principales caractéristiques du naturalisme.
- Le naturalisme est un prolongement du réalisme.
- Les naturalistes suivent une démarche expérimentale, scientifique.
- Les auteurs analysent l'influence de l’hérédité et du milieu sur les individus.
- Le réalisme
- Histoire du roman
L'engagement des romanciers naturalistes s'affirme en 1880, lorsqu'ils (Zola, Huysmans, Maupassant, etc.) publient Les Soirées de Médan, un recueil de nouvelles qui se déroulent pendant la guerre de 1870. On peut notamment lire Boule de suif de Guy de Maupassant (1850-1893).
Comme le réalisme, le naturalisme se donne pour objectif d'explorer le réel dans son intégralité, notamment dans les milieux populaires et même dans les bas-fonds.
Pour Zola, le naturalisme a une fin pédagogique, car il est convaincu des bienfaits du savoir et de la nécessité de l'éducation. Ses ambitions sont donc morales : parce qu'il croit au progrès social, il souhaite mettre en évidence les plaies de la société et donc en déterminer les causes afin d'agir sur elles. Il s'intéresse notamment à l’étude des tempéraments.
Dans le cycle des Rougon-Macquart (1871-1893),
Zola veut raconter, selon ses propres termes,
« l'histoire naturelle et sociale d'une
famille sous le Second Empire ». Chaque
roman explore un aspect particulier de cette
époque à travers l’histoire
d’un membre de la famille.
L'écrivain cherche à montrer les
transformations lentes et profondes que les
évènements entrainent sur la
société :
- dans L'Assommoir (1877), il nous conduit dans les milieux ouvriers, aux prises avec l'alcoolisme ;
- Germinal (1885) explore le monde de la mine et des révoltes ouvrières ;
- Au Bonheur des Dames (1883) décrit l'apparition et la croissance irrépressible du commerce des grands magasins ;
- dans La Bête humaine (1890), Zola développe le thème de l'instinct de meurtre lié à l'instinct amoureux, avec en toile de fond les métiers du chemin de fer.
Émile Zola
Avant de se dégager du naturalisme, Maupassant publie un grand nombre de nouvelles (Boule de suif en 1880, La Maison Tellier en 1881) et des romans (Une vie en 1883, Bel-Ami en 1885), dans lesquels il offre sa vision du monde, teintée de pessimisme.
À travers des histoires de chasse, des anecdotes gaillardes, des farces paysannes, des faits divers parisiens, il peint, avec un souci de vérité et d'expressivité, les milieux, les mœurs, les types les plus divers du monde rustique, et de celui des bourgeois ou des employés.
Guy de Maupassant
L'originalité du naturalisme réside dans
l'application des méthodes scientifiques à
la littérature, selon l'esprit positiviste
répandu à l'époque, qui pensait
pouvoir résoudre tous les problèmes par la
science.
Zola s'est notamment appuyé sur :
- les théories du naturaliste britannique Charles Darwin (1809-1882) et la pensée de l'historien et philosophe français Hippolyte Taine (1828-1893) : il développe ainsi la conception d'un homme totalement déterminé par son milieu et par les lois de l'hérédité. C’est pourquoi les membres de la famille des Rougon-Macquart sont marqués par les tares de l’alcoolisme et de la folie ;
- les méthodes de la science expérimentale, mises au point par le physiologiste Claude Bernard (1813-1878) : l'écrivain n'est pas seulement un observateur, c'est aussi un expérimentateur.
La réalité devient la matière même du roman et le romancier un « raconteur du présent ». Cette dimension documentaire implique l'objectivité de l'écrivain. Cependant, cette réalité sociale est vue à travers la sensibilité propre de l'auteur, nécessaire à la dimension artistique de l'œuvre.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907), puis Maupassant avec ses nouvelles fantastiques (Le Horla, 1886), s'éloignent du naturalisme. Certains disciples de Zola renient, à leur tour, leur maitre en publiant, en 1887, un violent réquisitoire intitulé Le Manifeste des Cinq (P. Bonnetain, J. H. Rosny, L. Descaves, P. Margueritte, G. Guiches). Reprenant les thèmes de la critique conservatrice, véhiculée notamment par Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889), ils reprochent à Zola de « s'embourber dans l'ordure », de se satisfaire d'une documentation facile et peu fiable et refusent de « participer à une dégénérescence inavouable ».
Cependant, le naturalisme ne s'éteint pas avec Zola et survit, par la suite, chez des écrivains comme Alphonse Daudet (Jack, 1876) ou Jules Vallès (la trilogie de Jacques Vingtras, 1879, 1881 et 1886) ; et l'on peut encore reconnaitre son empreinte chez Jules Romains (Les Hommes de bonne volonté, 1932-1946).
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