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Le tripartisme et son échec

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1. Le tripartisme installe la IVe République
a. Les forces politiques au lendemain de la guerre
Le 20 janvier 1946, le général de Gaulle, président du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française), donne sa démission, en raison des conflits qui l'opposent à la nouvelle Assemblée élue le 21 octobre 1945. Cette dernière se retrouve donc être la seule autorité légitime nationale.
Trois grands partis dominent cette chambre : le Parti Communiste Français, la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) qui est le parti des socialistes, et le MRP (Mouvement Républicain Populaire), qui rassemble des résistants chrétiens. Ces trois partis s'entendent pour former un gouvernement commun, et signent le 23 janvier 1946 la « Charte du tripartisme  ». Par ce texte, ces trois partis politiques s'engagent à ne pas s'attaquer et à défendre ensemble les mesures prises par le gouvernement. Les postes ministériels doivent être répartis entre les trois partis de la majorité.
Le premier gouvernement du tripartisme est dirigé par le socialiste Félix Gouin. Il se voit tout de suite accaparé par les problèmes constitutionnels.
b. Le premier projet de Constitution
La Charte du tripartisme n'empêche pas que les partis politiques se méfient les uns des autres et que leurs opinions divergent. Les débats sur la Constitution montrent les désaccords entre d'une part, les communistes et les socialistes qui veulent une Assemblée toute-puissante, et d'autre part le MRP qui souhaite la création d'une seconde Assemblée, et l'attribution de pouvoirs importants au président de la République.
Communistes et socialistes, majoritaires, imposent leur projet, qui est soumis à référendum en mai 1946. Le MRP préconise de voter non. A la surprise générale, le projet de Constitution est refusé par les Français (53 % de non).
Il faut alors élire une seconde Assemblée constituante. Les élections législatives ont lieu le 2 juin 1946. Les résultats confirment la domination des trois grands partis, mais le MRP dépasse désormais les partis de gauche et devient le premier parti de France. Un nouveau gouvernement est formé par le MRP Georges Bidault.
La nouvelle Assemblée rédige un projet de Constitution plus équilibré qui recueille l'assentiment du MRP, même s'il est condamné par le général de Gaulle (discours d'Epinal puis de Bayeux). Le nouveau texte est soumis aux Français en octobre 1946.
c. Une nouvelle Constitution
La Constitution est adoptée avec 53 % de oui. Mais un tiers des Français s'est abstenu : les nouvelles institutions n'ont donc recueilli qu'un assez faible soutien populaire.
Il n'en reste pas moins que la France est dotée d'une nouvelle Constitution, ce qui met fin à une assez longue période de transition depuis la Libération.
Les institutions se mettent en place. Le 10 novembre 1946 ont lieu les premières élections législatives de la IVe République. Le PCF redevient le premier parti, suivi du MRP, puis de la SFIO. Le 16 janvier 1946, les parlementaires élisent à la présidence de la République le socialiste Vincent Auriol, qui nomme Paul Ramadier (socialiste également), président du Conseil. Le nouveau gouvernement comprend toujours des communistes, des socialistes, et des membres du MRP, mais aussi des radicaux et des membres d'un nouveau parti de gauche : l'UDSR (Union Démocratique et Socialiste de la Résistance).
2. La fin du tripartisme
Entre janvier 1946 et mai 1947, les oppositions ne cessent de se multiplier entre le parti communiste et les autres partis de la majorité.
a. Les difficultés économiques et sociales
Le gouvernement Ramadier est rapidement confronté à de nombreux problèmes. La situation économique est catastrophique au début de 1947. La faiblesse de la production agricole et industrielle entraîne des pénuries et un renforcement du rationnement (200 g de pain par jour et par personne en septembre 1947). D'autre part, la hausse des prix devient préoccupante : les prix augmentent plus vite que les salaires, ce qui entraîne des grèves et une forte agitation sociale. Le gouvernement choisit de limiter les hausses de salaire. Mais à partir du printemps 1947, les communistes soutiennent les ouvriers en grève et leurs revendications, s'opposant ainsi aux autres partis du gouvernement.
b. Les problèmes de politique étrangère
Dans le domaine colonial, le parti communiste s'élève contre la politique coloniale du gouvernement. En 1946, les communistes refusent de voter les crédits militaires nécessaires aux opérations entreprises par l'armée française contre le Vietminh et son leader Ho-Chi-Minh en Indochine. En 1947, les communistes protestent contre la brutale répression menée contre l'insurrection nationaliste à Madagascar. Les tensions au sein du gouvernement sont très vives.
Mais c'est la naissance de la Guerre froide qui va provoquer la mort du tripartisme. La déclaration du président américain Truman (mars 1947) puis le plan Marshall (juin 1947) amènent la France à choisir le camp des USA contre l'URSS. Les communistes qui soutiennent l'URSS sont dans une position très ambiguë.
c. Le renvoi des ministres communistes
Le choix du camp occidental et des Etats-Unis ne semble pas compatible avec le maintien de ministres communistes au gouvernement. Ceux-ci ne tardent d'ailleurs pas à s'opposer à nouveau aux autres ministres du gouvernement. En avril, ils soutiennent une grève déclenchée aux usines Renault contre le blocage des salaires décidé par le gouvernement. Le 4 mai, les députés et les ministres communistes votent contre la politique salariale du gouvernement. La solidarité gouvernementale est donc rompue : Paul Ramadier décide le renvoi des ministres communistes le 5 mai 1947. C'est la fin du tripartisme.
Le durcissement de la Guerre froide rend ce renvoi définitif ; les communistes ne sortent plus de leur isolement pendant toute la IVe République.
L'essentiel

A partir de janvier 1946, les trois principaux partis politiques français (PCF, SFIO, MRP) s'entendent pour gouverner ensemble. Ils parviennent à doter la France de nouvelles institutions. Mais rapidement, le parti communiste s'oppose aux deux autres partis, dans le domaine économique et social mais aussi à propos de la politique coloniale et extérieure de la France. En mai 1947, le tripartisme prend fin avec le renvoi des ministres communistes du gouvernement.

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