Vers la fin de l'Ancien régime

 La guerre d'indépendance entre les Treize colonies américaines et l'Angleterre est présente dans de nombreux esprits. Le marquis de La Fayette, acquis aux idées de liberté et d'égalité, fait partie de ceux qui ont persuadés Louis XVI de s'engager dans la guerre d'Indépendance : c'est un personnage influent.
La monarchie parlementaire anglaise séduit de nombreux partisans d'une monarchie plus souple, reposant sur la séparation des pouvoirs.

Les idées des Lumières influence une partie de l'opinion. Une grande partie de l'opinion « éclairée » (bourgeoisie, une fraction de la noblesse...) ne veut plus de la monarchie absolue. Montesquieu, Rousseau, Voltaire et d'autres écrivent sur la manière de garantir les droits naturels de l'homme comme la liberté ou l'égalité.

Une grave crise économique très classique de l'Ancien régime sévit dans le royaume : des mauvaises conditions météorologiques entraînent de mauvaises récoltes, puis la hausse du prix du pain. C'est particulièrement le cas de la récolte de l'été 1788. D'autant que la guerre d'indépendance américaine est une des causes de la dette de la France, de son déficit.

Cette crise économique en entraîne une autre, politique. Le roi est confronté à une opposition du tiers état mais aussi et surtout de la noblesse et des parlements de province.

Devant le blocage de la situation française, le roi se résout à convoquer les états généraux ce qui n'avait pas été fait depuis 1614. Il s'agit en effet de convoquer une vaste réunion des députés des trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état.

Les Français sont appelés à rédiger, par ordre et par lieu, des cahiers de doléances afin d'exprimer leurs critiques et leurs souhaits. On élit des députés du clergé de la noblesse (comme Mirabeau), du tiers état (peu de paysans surtout des professions intellectuelles).

Lorsqu'ils s'ouvrent à Versailles, le 5 mai 1789, le climat est tendu. Les députés du tiers état savent qu'avec le principe du vote par ordre (une voix pour le clergé, une autre pour la noblesse, le tiers état ne représentant lui aussi qu'une voix) rien ne sera possible ; ils veulent obtenir le principe du vote par tête comptant en particulier sur le ralliement logique de nombreux députés du bas clergé (curés de villages pour la plupart).
Les députés du tiers décident de faire de la résistance passive. Lorsque le 20 juin 1789, le roi veut leur interdire l'accès de la salle de réunion, ils se rendent dans un lieu où l'on pratiquait le jeu de paume et jurent de ne pas se séparer avant que la France n'obtienne une constitution. Peu après, les états généraux prennent le nom d'Assemblée nationale. La Révolution est en marche.