1. Les conséquences de la révolution
française en Europe
a. L'accueil de la Révolution en Europe
La Révolution française, héritière de
la philosophie des Lumières et de la révolution
américaine, est d'abord bien accueillie en Europe. Les
élites, nobles libéraux, bourgeois et artistes se
passionnent pour les idées de 1789. Le poète
allemand Goethe se dit « enflammé »
par l'ardeur révolutionnaire de ses voisins
français. Pour tous ces Européens partisans des
libertés, la France semble montrer l'exemple.
b. La croisade révolutionnaire
En 1792, la France déclare la guerre à
l'Autriche, qui s'allie avec la Prusse. Cette déclaration
de guerre est une réponse à l'hostilité des
souverains européens, qui commencent à craindre la
contagion révolutionnaire. La France
révolutionnaire souhaite en effet exporter les
idées de 1789. La Convention déclare ainsi
en 1792 que « dans tous les pays qui seront
occupés par les armées de la République, les
généraux proclameront la souveraineté du
peuple, l'abolition de la féodalité, des droits
seigneuriaux et de tous les privilèges ». La
guerre devient ainsi une sorte de croisade
révolutionnaire. Dans les régions conquises par la
France, des arbres de la liberté sont plantés.
2. L'Europe napoléonienne
a. Les transformations territoriales
Premier Consul en 1802 puis empereur des Français
à partir de 1804, Napoléon Ier
poursuit la guerre. Il étend progressivement sa domination
sur l'Europe entière. Les victoires d'Austerlitz et
d'Iéna permettent de larges conquêtes sur le
continent. L'Empire napoléonien en 1812
s'étend à l'est jusqu'à la Pologne, et au
sud jusqu'à l'Espagne et l'Italie. Le territoire
français est agrandi par des annexions, des royaumes
européens sont gouvernés par des proches de
Napoléon, toute l'Europe est réorganisée par
Napoléon.
b. La diffusion des idées révolutionnaires
Napoléon souhaite que l'Europe soit fondée sur le
modèle de la France ; il continue donc de diffuser
les idées révolutionnaires. Les Etats conquis sont
dotés de constitutions similaires à celle de la
France. Napoléon impose à travers l'Europe une
administration centralisée, le Code civil, l'abolition de
la féodalité, les lycées, le système
métrique...
3. L'éveil du sentiment national en Europe
a. La naissance de l'idée nationale en Europe
Cette domination napoléonienne est souvent vécue
comme une oppression. Les territoires conquis sont victimes de
pillages, de réquisitions. Dans ces pays émerge un
sentiment national fondé sur le refus de la domination
française. En Espagne, la France se heurte à une
guérilla populaire. En Allemagne également, puis en
Russie, une forme de patriotisme, de prise de conscience
nationale émerge.
Les idées révolutionnaires, fondées sur la
souveraineté de la Nation, se retournent donc contre la
France : ce sont des armées au caractère plus
national qui acculent Napoléon à la défaite
en 1814. A cette date, une coalition regroupant
l'Angleterre, la Prusse, l'Autriche, la Russie et la Suède
vient à bout de la grande armée. Napoléon
doit abdiquer. Le Grand Empire n'existe plus.
b. La nouvelle Europe de 1815
Les vainqueurs de l'empereur se partagent alors les
dépouilles de l'Empire. A Vienne en 1815, la nouvelle
carte de l'Europe est définie. Les souverains
européens s'attachent à créer un
équilibre entre les puissances monarchiques et ne tiennent
aucun compte des aspirations des peuples. Malgré ce retour
à l'ordre ancien, l'héritage révolutionnaire
est important. L'Europe, et notamment l'Europe occidentale, sort
durablement transformée de cette période.
L'essentiel
Entre 1789 et 1815, la France contribue à modifier
durablement l'histoire de l'ensemble du continent
européen. Durant la Révolution et l'Empire, les
idées révolutionnaires se diffusent. Dans les
territoires conquis par la France, des constitutions sont
adoptées, la féodalité est abolie. La
domination napoléonienne a également pour effet
d'éveiller les sentiments nationaux. En 1815, si la
carte de l'Europe reste marquée par la domination des
grands souverains, les idées révolutionnaires ont
durablement transformé les mentalités.